CN 1185, 579 055/183 850. Altitude 585 m.
Date des fouilles: avril et décembre 2005.
Fouille de sauvetage programmée (travaux de transformation). Surface de la fouille env. 90 m².
Habitat.

Des analyses ont été entreprises dans le cadre des travaux de transformation de cet immeuble du rang nord de la Grand-Rue, jouxtant la ruelle Möhr. Les enduits étant quasiment tous conservés à l'intérieur, les investigations se sont limitées à l'emprise des travaux et se sont donc concentrées sur les éléments apparents, notamment les bois qui ont été l'objet de prélèvement en vue de datations dendrochronologiques, et les façades extérieures qui ont été décrépies au dernier moment, impliquant une intervention d'urgence.
Les parties les plus anciennes appartiennent à une construction de deux niveaux (hauteur: 7 m) qui offre une arase horizontale sur l'actuel mur pignon donnant sur la ruelle Möhr. Cette première construction incendiée possédait un pignon en bois ou en pans de bois, à moins qu'elle n'ait été dotée d'une simple toiture en appentis déversant ses eaux dans la ruelle. Elle remonte au 13ᵉ s., si ce n'est avant. Suite à cet incendie, le mur pignon a été complété en molasse verte et l'on y a ajouté un couronnement de molasse bleue d'un mètre de hauteur, dressé simultanément à la reconstruction de la façade sur rue dans un bel appareil de molasse bleue. Ces travaux correspondent apparemment aux étapes d'un seul et même chantier qui s'est déroulé au 14ᵉ ou au 15ᵉ s. La maison possédait alors deux étages sur le rez-de-chaussée percé d'une porte et d'une arcade donnant sur la Grand-Rue. Le premier était doté de deux fenêtres triples et le second d'une fenêtre double; deux autres fenêtres y seront percées plus tard, mais manifestement encore au 17° s. Cet état a subsisté au moins jusqu'en 1606, mais la maison avait gagné un étage avant 1582 si l'on se réfère aux panoramas de Grégoire Sickinger et Martin Martini. La façade sur rue était alors peinte d'un décor de faux appareil marqué par des filets blancs sur un fond gris et le troisième étage n'était éclairé que par une petite fenêtre à meneau.
A l'intérieur, la pièce du deuxième étage sur rue présente les restes d'un décor polychrome assez riche, tout comme un plafond du premier étage donnant sur la partie arrière. La partie centrale abritait la cage d'escalier et l'âtre selon une disposition usuelle dans les maisons médiévales urbaines profondes, ici 19 m. L'ensemble de la construction a subi une importante transformation au 18ᵉ ou au début du 19ᵉ s. Les percements remontent pour la plupart à ces travaux et, côté Grand-Rue, les triplets du premier ont alors été transformés en fenêtres géminées. La devanture actuelle du rez remonte aux alentours de 1900 et quelques nouvelles fenêtres ont encore été percées durant la 1ᵉʳᵉ moitié du 20ᵉ s.

Prélèvements: 54 échantillons pour datations dendrochronologiques, LRD05/R5648PR.
Datation: archéologique.
SAEF, G. Bourgarel et Ch. Kündig.