CN 1184, 563 260/191 820. Altitude 440 m.
Date de la découverte (Les Chenalles): avril 2010.
Date des fouilles (Sur Dompierre): juin-septembre 2010.
Références bibliographiques: CAF 11, 2009, 234 (avec références antérieures); 12, 2010, 172s.; AAS 92, 2009, 313 (avec références antérieures); 93, 2010, 256
Suivi de chantier et fouille programmée. Surface de la fouille env. 102 m².
Habitat.

Deux opérations archéologiques ont touché la villa romaine de Sur Dompierre. Au mois d'avril, la surveillance d'une tranchée pour la pose de drainages en aval du Musée romain de Vallon a permis de mettre en évidence la présence de vestiges sur plus d'une centaine de mètres au sud des trois bâtiments formant la zone d'habitation antique. Ces nouvelles découvertes soulignent l'ampleur du site. Vu la faible emprise des travaux, la nature des vestiges est difficile à caractériser. Des restes de maçonneries (murs effondrés?) sont ponctuellement visibles, alternant avec des couches recelant du mobilier (céramique, métal). Une structure qui servait peut-être à la combustion (four en tuiles?) et un pavage évoquant une chaussée figurent également parmi les découvertes. La profondeur des vestiges (de 0.75-1.9 m selon les endroits), scellés par des sédiments très compacts, explique qu'ils n'aient jamais été repérés auparavant.
La fouille-école entreprise dans les jardins a permis de compléter les observations dans la cour méridionale. La proximité de la route cantonale ne permettra pas de pousser les investigations plus au sud. La séquence stratigraphique confirme les observations antérieures. Les premières traces d'occupation correspondent à un horizon recelant de la poterie de l'âge du Bronze, environ 0.5 m en dessous du terrain d'arrivée d'Époque romaine. La dépression allongée mise au jour lors des trois campagnes précédentes est visible dans toute la largeur de la fouille et se prolonge même vers le sud. Désormais attestée sur plus de 17 m de long, elle prend la forme d'un petit «vallon», peut-être un bras fossile du Laret, dont les pentes auraient été (ré)aménagées par l'homme. En 2010, seul un petit fragment de bois mal conservé, en limite méridionale de la fouille, suggère la présence possible de nouveaux bois couchés hors emprise. Le vallon est toujours bordé de chaque côté par une palissade.
Si le dépotoir a livré, comme les années précédentes, un abondant mobilier, l'apport principal de cette campagne est l'étude du système d'évacuation d'eau de la citerne mise au jour l'an dernier. La paroi sud de celle-ci était percée d'une ouverture rectangulaire maçonnée, tapissée de tegulae sur le fond et les piédroits. La couverture, qui n'est pas conservée, devait également être constituée d'une tuile. L'évacuation se présente comme un fossé à l'air libre, évasé et peu profond. Sur le premier mètre, le fond du fossé est recouvert de deux tegulae, avant que la structure ne marque un coude vers le sud. Suivant ensuite un tracé rectiligne sur au moins une dizaine de mètres, le fossé recoupe le vallon, alors totalement comblé, et se prolonge hors de l'emprise de la fouille.
Ultérieurement, la citerne est démontée, alors qu'une canalisation en pierre traverse la fosse de récupération. Elle se prolonge jusqu'à l'extrémité de l'ancienne canalisation où elle se raccorde à une canalisation en imbrices superposées et liées au tuileau. Cette nouvelle évacuation est désormais une conduite fermée, remblayée au fond de l'ancien fossé. Comme pour les recherches précédentes, la campagne 2010 n'a pas permis de mettre en évidence de sol aménagé contemporain de l'établissement du 3ᵉ s. Par contre, des trous de poteau associés à du mobilier (monnaies notamment) confirment l'extension de l'occupation de l'Antiquité tardive dans les jardins.

Prélèvements: sédiments.
Datation: archéologique. 1er-4e s. apr. J.-C.
SAEF, H. Vigneau et J. Monnier.