CN 1306, 593950/120050. Altitude env. 508-509 m.
Date des fouilles: juin-août 1992.
Site nouveau.
Fouille de sauvetage (reconstruction d'un immeuble). Surface de la fouille env. 200 m². Habitat. Tombes.

La reconstruction d'un bâtiment a mis en évidence en limite nord de la parcelle une bande de terrain non perturbé avec une séquence protohistorique comprenant:
- dans les graviers inférieurs, cinq fosses de tombes à inhumation et une incinération qui ne se rattachent à aucun niveau archéologique (sauf T5).
- dans la couche de limon inférieure, de nombreux restes archéologiques (tessons, faune, métal) attribuables au Second Age du Fer; la tombe T5 lui appartient.
- un dépôt noir très charbonneux avec quelques éléments La Tène clôt la séquence protohistorique. Sur les six tombes de la coupe nord, deux seulement ont été fouillées (T4 et T5).
- La tombe T4 comprend une fosse bordée de gros galets au niveau du fond, avec des fragments de dalles de schiste en guise de couverture. Seul le crâne et les vertèbres cervicales sont conservés. Le sujet est en décubitus dorsal avec la tête au nord-est; il est paré d'un collier de perles d'ambre (probable) et de deux boucles d'oreille en bronze formées de deux anneaux passant dans une agrafe de suspension, d'un ou deux anneaux plus petits. Sous réserve de modification après restauration complète du mobilier nous attribuons cette tombe au Bronze final.
- La tombe (T5) comprend une fosse profonde comblée sur près de 50 cm par de très gros galets. Le sujet est en décubitus dorsal allongé, tête au nord-est, sans aucun mobilier d'accompagnement. Le corps a été déposé dans un caisson de bois. Cette tombe appartient à la séquence La Tène.
- La troisième tombe fouillée (T6) a été découverte 30 m à l'ouest des précédentes. Le sujet est en décubitus dorsal allongé, tête au nord-est, dans un coffre de plaques de schiste avec une couverture de dallettes se chevauchant. Sur le squelette très dégradé on a retrouvé une épingle en bronze à tête vasiforme (30 cm) caractéristique du Bronze final IIIb, et une petite céramique au niveau des pieds.
Ces quelques tombes mettent en évidence la présence dans le centre de Sion d'une petite zone funéraire du Bronze final située plus au sud que les découvertes anciennes de la rue de Lausanne (cf. Le Valais avant l'Histoire, cat. expo. Sion 1986, 254-258).
L'étude des structures conservées en périphérie du chantier a également permis de reconnaître au moins trois murs maçonnés appartenant à un édifice gallo-romain. L'installation romaine est marquée par un niveau de chantier établi sur une couche de limon alluvionnaire qui scelle les vestiges du Bronze final et de La Tène.
Le premier édifice, orienté nord-sud, comporte deux murs maçonnés (M 2, M 4), des niveaux de marche en terre battue et d'éventuelles cloisons légères. Les traces de rubéfaction ainsi que l'abondance de fragments de bois calcinés découverts à l'est de M 2, révélateurs de la présence proche d'un foyer, rendent plausible une fonction d'habitat. Cette hypothèse est étayée par la mise au jour, dans l'abandon de cette phase, de nombreux fragments d'enduits pariétaux chaulés.
Une seconde période est caractérisée par l'extension du bâtiment initial. Ces travaux voient la reconstruction du mur M 2 ainsi que la mise en oeuvre de deux nouveaux murs maçonnés (M1 et M3) et d'un sol en mortier (terrazzo) entre M 2 et M 3. En contrebas de l'édifice repéré, l'époque romaine n'est signalée que par un remblai comportant de nombreux éléments de démolition (tuiles, boulets); l'importance de cette couche décroît rapidement vers le sud, pour disparaître presque complètement en bordure méridionale du chantier.
Une attribution chronologique plus fine au sein de l'époque romaine n'est guère possible: seul le niveau d'installation le plus ancien a livré un rare mobilier qui ne saurait être antérieur au milieu du Ier s. de notre ère. Les couches subséquentes n'ont livré que quelques fragments de céramique atypique qui ne permettent pas de préciser la date d'abandon de cet édifice dont la façade orientale a été emportée par un bras de la Sionne, partiellement reconnu sous les fondations des caves de l'ancienne Placette.
Malgré une importante sédimentation composée de limon organique très riche en gravier, aucune structure paléochrétienne ou médiévale n'a pu être reconnue dans le cadre de cette intervention limitée.

Matériel anthropologique: squelettes (Age du Bronze et La Tène).
Prélèvements: anthracologie et C14.
Datation: archéologique.
A.R.I.A. Sion, D. Baudais; ORA VS, M.-A. Haldimann.