CN 1261, 507 965/137 570. Altitude 382-386 m
Date des fouilles: novembre 2000-février 2001.
Références bibliographiques: ASSPA 81, 1998, 302s.; 83, 2000, 245-247.
Fouille de sauvetage programmée (modifications au projet aménagements externes du bâtiment).
Surface de la fouille env. 110 m².
Habitat. Sépultures.

Cette dernière campagne a permis d'achever la fouille entreprise en 1996 (fig. 23). Elle a porté sur une zone non fouillée entre les interventions de 1996/1997 et 2000, soit un quadrilatère d'environ 14 m sur 8 m. La majeure partie de cette surface correspond à un bâtiment à l'intérieur duquel, lors de la première intervention, treize tombes de bébés et d'enfants en bas-âge avaient été découvertes. Suite à cette dernière campagne, quatorze nouvelles tombes ont été fouillées, portant le nombre total de sépultures à vingt-neuf pour le site, auxquelles vient s'ajouter une inhumation d'adulte (T. 1).
Deux tombes étaient situées à l'extérieur de cet édifice: l'une (T. 4) dans l'espace séparant les deux bâtiments du premier état; la seconde (T. 16) trouvée lors de la surveillance du terrassement n'a pu être localisée avec précision. Le plan du bâtiment principal, occupé durant le 1er et le 2e s. ap. J.-C., est précisé: carré d'une dimension de 15 m sur 15 m. La paroi sud-ouest de l'édifice présente vraisemblablement une ouverture.
L'hypothèse d'un enclos à vocation funéraire paraît peu fondée. D'une part, aucune sépulture principale n'a pu être mise en évidence; d'autre part, les études sur d'autres nécropoles de bébés semblent privilégier l'utilisation d'espaces domestiques pour l'ensevelissement. Par contre, deux alignements de trous de poteaux pourraient être liés à un système de cloisonnement d'un bâtiment peut-être artisanal. Une tombe (T. 18) recouvre l'emplacement d'un de ces poteaux, ce qui permet de supposer des changements dans l'utilisation de cet espace. Au sud-est de ce local, on retrouve un édifice allongé postérieur, comprenant des parois internes.
Parmi les tombes découvertes, quatre catégories d'aménagements sont distinguables: seize tombes sont de simples fosses ayant pu, pour certaines, comporter des aménagements en bois; l'une d'entre elles est recouverte par une imbrex (T. 22). Cinq bébés reposent dans des imbrex (T. 5, T. 16, T. 18, T. 25, T. 26). Trois présentent un aménagement de coffre en tuiles (T. 12, T. 14, T. 15), mais deux d'entre elles (T. 14, T. 15) ne comprenaient plus de squelettes. Enfin deux bébés étaient inhumés dans des cercueils cloués (T. 8, T. 24). Dans trois cas, la tombe est trop perturbée pour tirer des conclusions.
Lors de cette nouvelle campagne, seules deux tombes ont livré du matériel: deux perles, dont une en forme de casque de gladiateur (T. 24) et une monnaie (T. 30). L'étude ostéologique de 12 squelettes de la 1ère campagne de fouille (Réf. M. Porro, Rapport ostéologique sur les squelettes des fouilles de Nyon-Porcelaine 10 [campagnes 1996-1997] Turin, 1997) montre que la majorité des bébés inhumés sont des nouveaux-nés de moins de six mois, voire même des prématurés; un seul individu serait plus âgé: 2-4 ans. La tombe d'adulte T. 1., une inhumation dans un cercueil cloué, est implantée dans la récupération des murs de l'angle nord-est du bâtiment. Elle est certainement postérieure chronologiquement aux autres tombes.
À proximité du bûcher, fouillé en 1997, comprenant un important matériel céramique de la 1ère décennie du 1er s. ap.J.-C. instrumentum d'un banquet funéraire? - a été découverte une fosse antérieure aux tombes et au bâtiment. Elle contenait une céramique abondante et quelques os calcinés, probable fruit de plusieurs incinérations effectuées sur le site. Le quartier est desservi par un système d'alimentation en eau, installé dans un vallon, dont la datation des vestiges s'échelonne entre le début du 1er s. ap.J.-C. et le milieu du 2e s. ap.J.-C. Celui-ci consiste notamment en un réseau de captage, composé de drains en tuiles, acheminant l'eau vers un bassin à partir duquel s'effectue la distribution au moyen de canalisations en bois.
En conclusion, il est possible de distinguer deux phases d'occupation du site. Premièrement, il sert de lieu de crémation au tout début du 1er s. ap.J.-C. La présence d'un réseau de canalisations, de même époque, laisse supposer que ce lieu ne recelait pas seulement un caractère funéraire, mais peut-être également artisanal. Dans un second temps, 1er-2e s. ap. J.-C., la surface est occupée par des constructions dont la destination n'a pas été déterminée avec précision, soit des ateliers ou des dépôts. La présence de ce type d'édifices pourrait s'expliquer par leur proximité immédiate avec le rivage lacustre romain. Durant cette période, des tombes de prématurés et de nouveaux-nés sont implantées dans l'un des bâtiments.

Investigations et documentation: Archeodunum S.A., Gollion.
Datation: archéologique. 1er-2e S. ap. J.-C.
Archeodunum S.A., Gollion, Ch. Henny.