CN 1144, 2564 150/1 206 775. Altitude 515 m.
Date des fouilles : 27.10.-12.12.2020.
Date de la découverte : août 2020.
Site nouveau.
Fouille de sauvetage non programmée (projet de génie civil). Surface de la fouille 142 m².
Habitat (?), exploitation agricole (?).

En août 2020, 8 sondages de diagnostic ont été réalisés sur une parcelle très pentue, sur les hauts du littoral neuchâtelois, à un peu plus de 400 m à l'Ouest du centre du village d'Hauterive. Une structure empierrée, associée à de la céramique, a rapidement été identifiée. Ces vestiges étant menacés par la construction de deux villas, une fouille de sauvetage a donc été mise en œuvre. Compte tenu du calendrier du génie civil, quelque 142 m² ont dû être intégralement fouillés et documentés en un mois et demi. À cet effet, une approche documentaire mixte, massivement basée sur la photogrammétrie 3D, et interdisciplinaire - associant archéologie et sciences de la Terre - a été mise en place.
Les vestiges sont concentrés dans une zone plutôt plane en aval de la parcelle. La séquence sédimentaire a révélé le développement, sur les dépôts glaciaires, d'un ancien sol relativement bien préservé dans une partie de la zone fouillée. En revanche, dans sa partie la plus en aval, il est fortement érodé, témoignant indirectement d'activités anthropiques antérieures (défrichement, voie de passage ?).
L'occupation est marquée par un premier niveau de galets alpins aménagé sur une surface d'au moins 5 x 8 m. Dans sa moitié aval, celui-ci est englobé par une matrice limoneuse organique gris foncé et forme une terrasse relativement plane, alors qu'il devient légèrement pentu dans sa partie médiane, pour s'aplanir à nouveau en amont et former une seconde terrasse. Sur cette dernière a été aménagé, perpendiculairement à l'axe de la pente, un empierrement rectangulaire et plan, mesurant 2 x 8 m et constitué d'une accumulation de blocs jointifs en calcaire local et en roches d'origine alpine.
Le mobilier, presque exclusivement céramique, est étroitement associé à la structure empierrée, même si l'on note une dispersion vers l'aval. Les tessons présentent un bon état de conservation, bien que très fragmentés (3.5 g en moyenne), avec des états de surface et de tranche peu érodés, indiquant de faibles déplacements post-dépositionnels. Certains lots encore en connexion attestent d'une fragmentation sur place de certains récipients. La majorité des fragments appartiennent à des jarres de stockage plutôt grossières, alors que les éléments en pâtes plus fines, pouvant s'apparenter à de la vaisselle de table, sont rares et semblent se rattacher à des formes peu complexes (bols, écuelles). À ce stade de l'étude et selon la distribution stratigraphique et spatiale des 203 éléments diagnostics identifiés et des types de récipients, une seule phase chronologique (Ha A1-B1) peut être pour l'heure proposée.
L'empierrement et de possibles trous de poteau, discrètement perceptibles en coupe, suggèrent la présence d'un petit bâtiment, associé à une probable aire de parcage de bétail et/ou d'agriculture/horticulture sur la terrasse en aval. L'assemblage céramique, plutôt orienté vers le stockage, et l'absence quasi-totale de charbons de bois dans les sédiments plaident davantage en faveur d'un établissement utilitaire que d'un habitat. Toutefois, on ne saurait exclure le développement d'un hameau, aujourd'hui disparu et détruit par la densité de constructions environnantes, et dont les seuls témoins auraient été observés à Hauterive/Longs Champs.

Mobilier archéologique : 6180 tessons de céramique, 21.78 kg.
Faune : quelques fragments.
Prélèvements : charbons de bois, sédiments (blocs micromorphologie et analyses physico-chimiques).
Autres : sédiments pour macrorestes végétaux.
Datation : C14. ETH-108787, 3081 ± 24 BP, 1416-1272 BC, cal. 2 sigma. BzC-D Mobilier : Ha A1-B1.
OPAN-section Archéologie, J. Spielmann, J. Deák et L. Duvanel.