CN 1261507 850/137 350. Altitude 375-389 m. Date des fouilles: mars 2005-février 2006. Références bibliographiques: ASSPA 83, 2000, 245; as. 28, 2005, 3,41 s. Fouille de sauvetage programmée (construction d'un parking). Surface env. 4000 m².

Canalisations. Captage. Four à chaux. Habitat. Sculptures. Statuettes. Voirie.

Les fouilles ont permis de mettre en lumière la relation entre le lac et la ville romaine. Cette zone n'avait jusqu'alors, en dehors de sondages réalisés dans le cadre de ce projet, fait l'objet d'aucune intervention archéologique. Du Moyen-Age à nos jours, ce terrain est resté quasiment vierge de construction, ce qui a permis une meilleure conservation des vestiges romains qu'au centre ville. L'hypothèse de la présence du théâtre romain sur cette parcelle, seul monument d'importance manquant à Nyon avait été déjà abandonnée suite aux sondages exécutés en septembre 1999. Les premiers résultats des fouilles sont à ce titre intéressant: une rue romaine s'élargissant en une petite place a été dégagée. Cette rue reliait le centre ville romain au bord du lac, approximativement au centre du bourg de Rive actuel. Elle desservait sans aucun doute le port romain, dont aucun vestige, à ce jour, n'a été découvert. Cette voie était bordée par deux bâtiments romains situés au bord du lac ainsi que par une canalisation drainante. Cette dernière pouvait avoir la double fonction de protéger des infiltrations l'édifice en contre-bas et de capter l'eau provenant des nappes de surface. Ce captage pourrait avoir alimenté une fontaine ou un bassin.

L'un des bâtiments possédait un portique. Son mur de fermeture nord-ouest (fig. 31), s'appuyant contre la canalisation, est conservé sur près de deux mètres d'élévation; ceci est une première pour le site de Nyon. Sa décoration était composée de placages et moulures en calcaire. La richesse du décor et l'ampleur des moyens employés pour assainir le portique laisse supposer que nous sommes en présence d'un bâtiment public, dont la fonction reste encore à déterminer. Sous le mur de fermeture sud-ouest de ce bâtiment, un important ensemble de pieux, coupés entre 143 et 145 apr. J.-C., a été dégagé, datant un réaménagement de l'édifice. Au Moyen-Age, selon toute vraisemblance, un long bâtiment, démoli dans le courant du 19° s., vient s'appuyer contre le mur de fermeture du portique.

Isolée par rapport à cet ensemble de structures, nous avons découvert une maison romaine, en bordure de la Ruelle de la Tour. À la fin de la période romaine, trois fours à chaux ont été implantés dans la pente. L'ouverture de leur alandier traverse le parement du mur bordant la voie au nord-ouest. Ceux-ci ont été en activité durant le démantèlement des monuments de la ville romaine. Ils constituent le premier témoignage daté de ces pratiques sur le site. Les blocs d'architecture facilement réutilisables, étaient chargés au port sur des barques pour divers chantiers dans le bassin lémanique, principalement à Genève, lors de la construction des remparts du Bas-Empire. Par contre, les blocs sculptés et les colonnes, notamment, étaient réduits en chaux sur place. Dans les déblais en bas de pente, une tête de Jupiter Amon et un fragment de chèvre de fontaine ornée d'une tête de lion ont été dégagés.

Un dépôt de trois statuettes en bronze de 9 à 15 cm de hauteur appartenant à un laraire a été découvert au sommet de la démolition de la canalisation drainante: une Vénus anadyomène, un Apollon et un Hécatéion (cf. AS 3, 2005, 41s.). Investigations et documentation: Archéodunum S. A., Gollion. Archéomagnétisme: Ian G. Hedley. Dendrochronologie: Laboratoire romand de dendrochronologie, Moudon. Datation: archéologique, archéomagnétique, dendrochronologique, numismatique. Époque romaine; Moyen-Age. Archeodunum SA, Gollion, Ch. Henny.