CN 1185, 570 700/193 000. Altitude 472 m.
Date des fouilles: mars-août 2002
Références bibliographiques: P. Blanc, BPA 43, 2001, 268-270; ASSPA 85, 2002, 308-310; BPA 44, 2002, à paraître.
Fouille de sauvetage programmée (travaux d'améliorations foncières intra muros). Surface de la fouille: env. 700 m². Nécropole, artisanat, habitat, voirie.
Les investigations se sont concentrées sur les deux secteurs les plus menacés par les travaux projetés: le secteur funéraire d'une part, dont la fréquentation s'étend de 30/40 à 70/80 apr. J.-C. env., et immédiatement au sud d'une voie d'orientation est-ouest, le secteur artisanal, en activité quant à lui à partir des années 70/80 du 1er s. apr. J.-C.
Nécropole: L'extension des fouilles dans le secteur nord du secteur funéraire a révélé une densité d'occupation que rien n'avait laissé prévoir jusqu'alors. Alors que la précédente campagne n'avait permis d'attester que le seul rite de l'incinération, la surface fouillée en 2002, à peine 80 m², a en effet livré, hormis de nouvelles incinérations, les sépultures à inhumation d'une quinzaine d'individus adultes et de 19 nouveau-nés. S'ajoutent à cet inventaire les ossements épars de 3 ou 4 individus adultes, pour la plupart déplacés sans doute à l'époque romaine déjà.
Les niveaux de circulation contemporains de la nécropole n'ayant résisté ni à l'érosion ni à l'exploitation agricole de cette parcelle, aucune trace d'aménagements de surface signalant la présence de ces sépultures n'a pu être observée. À une seule exception près (une sépulture d'adulte en cercueil), elles se présentent comme de simples fosses, creusées selon des orientations diverses dans le substrat naturel graveleux (fig. 15). Bien qu'également attestées, les inhumations en position ventrale et latérale sont moins nombreuses que celles en position dorsale. Les limites nord et sud de cette zone funéraire étant connues, une série de sondages exploratoires destinés à préciser son extension vers l'est a révélé dans cette direction la présence de sépultures jusqu'à une trentaine de mètres. Bien qu'en contrebas du secteur menacé, la limite occidentale de la nécropole reste indéterminée, on peut estimer qu'elle s'étendait sur près de 1800 m².
Relativement réduite (env. 250 m²), la surface fouillée ne permet que peu d'observations sur l'organisation des sépultures au sein de la nécropole. Relevons toutefois que les tombes mises au jour se répartissent en deux groupes distants d'une dizaine de mètres, celui fouillé en 2001 d'où proviennent toutes les urnes cinéraires exhumées, le second se caractérisant par la présence conjointe des sépultures à incinération et à inhumation, ainsi que de plusieurs fosses aux parois rubéfiées qui s'apparentent aux fosses de type ustrinum, puisqu'encore partiellement comblées de fragments d'os et de mobilier funéraire brûlés.
Le rare mobilier datant issu des tombes à inhumation (3 monnaies, 2 fibules) et les quelques évidences de chronologie relative relevées, tendent à démontrer la contemporanéité de l'ensemble des quelque 115 sépultures fouillées, attestant ainsi la coexistence à cette époque de ces deux rites funéraires. En l'état actuel de l'étude typochronologique du mobilier funéraire exhumé, l'hypothèse de l'abandon de la nécropole suite à la construction, à l'époque flavienne, de l'enceinte de la nouvelle colonie, reste privilégiée.
Secteur artisanal: Cette seconde campagne de fouille avait pour autre principal objectif de préciser l'organisation des aménagements occupant le secteur artisanal repéré en 2001 à une cinquantaine de mètres au sud de la nécropole, de l'autre côté de la chaussée reliant les quartiers orientaux de la ville à la Porte de l'Est.
La priorité accordée au dégagement complet des vestiges d'un four de potier partiellement observés l'année précédente, mais dont la fouille avait été reportée à des jours meilleurs, a permis de documenter de manière exhaustive cette installation dont ne subsistait que la partie inférieure. Conservée sur une hauteur de 50 cm au maximum, sa chambre de chauffe (240 × 60 cm) était constituée de briques de terre cuite d'une vingtaine de centimètres de côté. Des matériaux argileux de construction en réemploi dans ses parois confirment l'hypothèse de la présence successive dans ce secteur de plusieurs installations analogues. Les compléments d'investigations effectués à proximité de cette structure se sont d'ailleurs soldés par la découverte, à 3 m de là, d'un deuxième four de potiers de dimensions comparables mais fortement arasé, puisque conservé sur une hauteur de 15 cm à peine.
Hormis la mise en évidence d'un puits et de plusieurs fosses et trous de poteaux dont il reste à préciser s'ils sont contemporains ou non des fours dégagés, les fouilles menées dans ce secteur ont permis le repérage partiel de deux fosses-dépotoirs dont le comblement était exclusivement constitué de mobilier céramique présentant des défauts de cuisson. Les formes attestées, uniquement des productions locales en pâte grise et claire, permettent de faire remonter l'activité des potiers dans ce secteur aux années 70/80 du 1er s. apr. J.-C. déjà, soit vingt à trente années plus tôt que ne l'avait tout d'abord laissé penser l'abondant mobilier récolté l'an passé dans un local sous appentis proche des deux fours mentionnés ci-dessus.
Fréquentée durant une cinquantaine d'années, cette zone artisanale pourrait avoir succédé à celle des faubourgs nord-est d'Aventicum, dont un habitat en pleine expansion a entraîné l'abandon dès l'époque flavienne. Une étude comparative du mobilier céramique produit dans ces deux secteurs permettra sans doute d'en dire davantage.
Investigations et documentation: P. Blanc, A. Pantet.
Matériel anthropologique: ossements brûlés, squelettes d'adultes et de nouveau-nés.
Prélèvements: ossements humains, incinérations (anthropologie et C14), sédiments (palynologie, archéobotanique).
Mobilier archéologique: céramique, céramique plombitère verre, monnaies, bronze, fer. Déposé au MRA.
Datation: archéologique. 1er-3e s. apr.J.-C.; post romain?
Fondation Pro Aventico, P. Blanc.
Avenches VD, A la Montagne
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Détail de la chronique
Commune
Avenches
Canton
VD
Lieu-dit
A la Montagne
Coordonnées
E 2570700, N 1193000
Altitude
472 m
Numéro de site cantonal
--
Numéro d'intervention cantonal
--
Nouveau site
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Prélèvements
bois/charbon de bois, os, restes botaniques, échantillons de sédiments géoarchéologiques
Analyses
14C, pollen
Institution
--
Date de la découverte
--
Surface (m2)
700 m2
Date de début
mars 2002
Date de fin
août 2002
Méthode de datation
14C, archéologique
Auteur.e
--
Année de publication
2003
Époques
Empire romain
Type de site
habitat, funéraire (cimetière), infrastructure (transport), artisanal/industriel
Type d'intervention
fouille (fouille de sauvetage/préventive)
Mobilier archéologique
céramique, métal (monnaies/médailles)
Os
squelettes humains, ossements humains isolés, ossements brulés
Matériel botanique
pollen, autres
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