CN 1185, 2570 200/1 190 600. Altitude env. 620 m.
Dates des fouilles : 1.-14.7. et 3.11.-11.12.2020.
Références bibliographiques : Amoroso, H./Ansermet, Ch. (2017) 2017.07 - Bois de Châtel. BPA 58, 159-204 ; Amoroso, H./Blanc, P./Schenk. A. (2019) Le passé celtique d'Avenches à la lumière des dernières découvertes - Une histoire à réécrire. AVd, Chroniques 2018, 62-71 ; Geiser, A. (2008) Le faciès monétaire des oppida de Sermuz et du Bois de Châtel (VD) et la filiation typologique des quinaires à la légende VATICO. Bulletin des amis du Musée monétaire cantonal 20, 7-29 ; Kaenel, G./von Kaenel, H.-M. (1983) Le Bois de Châtel près d'Avenches à la lumière de trouvailles récentes. Oppidum celtique ? et castrum du Bas-Empire. as. 6, 3, 110-119 ; Kaenel, G. (2006) Agglomérations et oppida de la fin de l'âge du Fer : une vision synthétique. In : Haselgrove, C. (éd.), Celtes et Gaulois. L'archéologie face à l'Histoire 4 : les mutations de la fin de l'âge du Fer. Actes de la table-ronde de Cambridge (7-8 juillet 2005). Bibracte 12, 4, 17-39. Glux-en-Glenne ; Nick, M. (2013) Die spätlatènezeitlichen Münzen und Fundstellen in der Region Avenches VD. In : Frey, S. (éd.), La numismatique pour passion. Études d'histoire monétaire offertes à Suzanne Frey-Kupper par quelques-uns de ses amis à l'occasion de son anniversaire, 171-186. Lausanne.
Prospections et fouille programmées. Surface explorée 230 m². Fosses/fossé (?), inhumation de cheval, carrière, maçonnerie, four à chaux.
Depuis le début des années 1980, suite aux découvertes par prospection de quelques monnaies et de rares objets métalliques datés de la fin de l'âge du Fer, la colline du Bois de Châtel est présentée comme un oppidum.

La mise au jour à Avenches d'une importante occupation gauloise qui prend place dès La Tène D 1, a motivé la reprise de l'étude de ce site emblématique, somme toute très peu connu d'un point de vue archéologique. Prospections, étude du modèle numérique de terrain, observations in situ et sondages ponctuels ont ainsi apporté de nombreux nouveaux éléments concernant l'histoire du Bois de Châtel. Celle-ci semble débuter très tôt comme en témoigne la découverte d'une hache polie qui atteste, si ce n'est de l'occupation, du moins d'une fréquentation de la colline dès le Néolithique. Les sondages effectués dans plusieurs secteurs clés du site présentant des concentrations d'objets métalliques ou repérés sur le modèle numérique de terrain n'ont pour l'heure pas permis de mettre en évidence les restes d'un éventuel rempart gaulois. Malgré tout, à l'extrémité orientale du site, là où des anomalies topographiques suggèrent l'existence d'une fortification, deux grandes structures en creux de la fin de l'âge du Fer ont été dégagées. Très évasées, celles-ci présentent des dimensions imposantes, soit plus de 10 m de large pour une profondeur de près de 2 m pour l'une, et 4 m de largeur pour env. 60 cm de profondeur pour la seconde. Toutes deux contenaient un riche mobilier archéologique composé de nombreux tessons de céramique, d'objets en fer et en bronze, de perles en verre et de restes osseux en grande quantité. La plus grande des deux dépressions recelait en outre à sa base l'inhumation complète d'un cheval.
En l'état des investigations (fouilles en tranchée), il nous est impossible de déterminer s'il s'agit de deux très vastes fosses ou de larges fossés.
Dans le même secteur, des vestiges déjà observés en 1910 par A. Naef et remontant vraisemblablement au Bas-Empire ont été une nouvelle fois partiellement dégagés. Il s'agit de deux murs construits en matériaux de réemploi, parmi lesquels des moellons de calcaire jaune très bien équarris, issus de la ville romaine d'Avenches. Ces maçonneries formant un angle droit délimitent un bâtiment ou une plateforme dont la fonction reste indéterminée.
Enfin, des traces d'exploitation des bancs rocheux - des grès coquilliers - caractérisent également cette zone de la colline du Bois de Châtel. Les nombreuses dépressions et les amoncellements de déchets de grès qui marquent encore de nos jours le terrain suggèrent en effet une extraction massive de cette roche. Attestée par les documents d'archives pour les périodes modernes, cette activité a très vraisemblablement été menée dès l'époque romaine pour la construction des nombreux édifices que comptait Aventicum. L'implantation d'un four à chaux typologiquement de tradition gallo-romaine dans l'un de ces amas d'éclats de grès en est la preuve. Cette hypothèse devra toutefois être confirmée par des datations radiocarbones en cours. Toujours est-il que la dernière charge contenue dans la chambre de cuisson de ce chaufour comptait de nombreux éléments d'architecture romaine en calcaire blanc, dont l'étude pourra peut-être déterminer la provenance, qu'il s'agisse d'un monument de la ville romaine ou d'un éventuel édifice situé sur le Bois de Châtel lui-même.

Mobilier archéologique : céramique, faune, métal, verre, monnaies, architecture, objets lithiques.
Datation : archéologique ; C14. La Tène finale ; Époque romaine.
Site et Musée romains d'Avenches, H. Amoroso, A. Schenk, Ch. Ansermet.