Dans la zone industrielle de Vufflens-la-Ville, le projet de construction d’une halle pour l’entreprise HGC a conduit l’Archéologie cantonale (DGIP, État de Vaud) à prescrire des sondages archéologiques (fig. 1). Ces derniers ont permis de découvrir différentes périodes d’occupations anciennes. D’un point de vue géologique, le site se développe aux abords d’un ancien méandre de la Venoge déconnecté du cours principal, ayant formé un bras mort (oxbow lake). Du mobilier du Campaniforme a été récolté dans l’un des comblements de cet ancien lit. Cette phase de la fin du Néolithique est recouverte d’une épaisse couche de sédiments de décantation. Cet horizon vierge de vestiges indique que cette zone a été recouverte d’une étendue d’eau stagnante durant une longue période.
Une fois le sommet exondé, il s’est végétalisé et a permis l’installation d’une occupation durant la protohistoire. La nature des vestiges suggère un site d’habitat, notamment attesté par un sol en galets (fig. 2) sur lequel est construit un foyer à pierres chauffantes de forme quadrangulaire. Son aspect et ses dimensions (270 x 140 cm) sont plutôt caractéristiques de la seconde moitié de l’âge du Bronze, voire du Premier âge du Fer, hypothèse confirmée par la datation au 14C (¹⁴C-9325, 2610 +/- 30 BP, 830-760 BC cal. 2 sigma). Cette occupation en place se situe sur le haut de la parcelle, tandis qu’en contrebas se développe une couche de colluvions comprenant un riche mobilier céramique (majoritairement daté de la fin de l’âge du Bronze moyen ou du Bronze récent et représentant approximativement 1300 tessons pour 7.7 kg). En revanche, cette zone n’a mis en évidence que de très rares structures isolées (un trou de poteau et une fosse).
Dans une autre partie du site, une fosse charbonneuse contenant des esquilles crémées d’os humains évoque un espace funéraire. La datation par radiocarbone des esquilles d’os issus de son comblement permet de l’attribuer au Premier âge du Fer (¹⁴C-9326, 2530 +/- 30 BP, 800-730 BC (30,3 %), 700-540 BC (65,1 %) cal. 2 sigma).
Au sommet de la séquence protohistorique, quelques indices épars pourraient indiquer une occupation plus récente dans les environs proches. Elle se caractérise par la mise au jour d’un modeste lot de céramiques datées de la fin de La Tène et de la période romaine dans l’un des sondages, mais aussi par la présence d’une couche compactée présentant une forte concentration de TCA. Il n’est pas possible, à ce stade des opérations, de savoir si ce mobilier est en place.
Fouille: Archeodunum Investigations Archéologiques SA, Cossonay, G. Nicolet.