CN 1184, 561 693/185 793. Altitude 450 m.
Dates des fouilles: février 2014.
Fouille de sauvetage (projet logement avec parking souterrain). Surface de la fouille 1900 m². Système défensif. Habitat.

Les investigations archéologiques ont révélé trois phases d'occupation. Pour la période médiévale, un ensemble urbanistique inédit a été mis au jour. Il comporte un tronçon de la troisième enceinte de la ville, datée de la fin du 13° siècle, du fossé défensif associé et, intra muros, des vestiges de deux bâtiments partiellement conservés et probablement contemporains.
Le rempart traverse toute la parcelle sur une longueur de 38 m. D'une largeur de 2 m au niveau des fondations, elle diminue progressivement jusqu'à 1.70 m à la dernière assise d'élévation préservée. À l'endroit le mieux conservé, sur un tronçon de 18 m dans la partie occidentale, il comporte onze assises, représentant une hauteur de 4.60 m. Cette construction en grand appareil, montée en tranchée étroite, est constituée de blocs de molasse gris-vert liés au mortier de chaux. Dans le tronçon de 14 m conservé in situ, un passage voûté daté de 1834 au plus tôt a été mis en évidence (fig. 52). Sont également visibles les nombreuses transformations liées aux constructions civiles qui se sont succédées lorsque le rempart a perdu sa fonction défensive: porte, fenêtre, trous de boulins, crépis, niche décorée d'une frise. En 1954, un dernier bâtiment est construit, qui utilise le parement externe du rempart comme mur de façade.
Le fossé défensif mesure 15 m de largeur pour une profondeur minimale de 2 m. Les bords sont inclinés et le fond, non atteint, est immergé par la nappe phréatique. Une planche découverte au-dessus des strates de sédimentation du fossé atteste son utilisation jusqu'à la fin du 16ᵉ siècle au plus tard.
L'attribution chronologique des deux bâtiments intra muros n'est pas établie avec exactitude. Ne figurant sur aucun plan cadastral, nous privilégions une occupation antérieure à 1697, date du plus ancien document où figurent des jardins à leur emplacement. La fonction de ces constructions, en raison de leur arasement au niveau des fondations et de l'absence de mobilier, reste pour l'heure indéterminée.
La période moderne est représentée par une amenée d'eau en bois implantée en 1741 au plus tôt et qui a fonctionné au moins jusqu'en 1814 d'après les datations dendrochronologiques. Un puits daté par dendrochronologie de 1851 au plus tôt a également été découvert. D'après le mobilier découvert dans son remplissage, il a fonctionné jusqu'au milieu du 20° siècle.
Une analyse palynologique a révélé un paysage relativement ouvert à proximité du fossé durant son fonctionnement, constitué pour l'essentiel de vastes prairies probablement destinées à l'activité pastorale ainsi qu'une voie de circulation. La recherche a également révélé dans le fossé la présence de parasites provenant de déjections humaines ou de lisier animal.
Ces données contribuent à compléter les informations fournies par les plans cadastraux. Elles permettent pour la première fois d'appréhender l'évolution urbanistique de ce quartier de Payerne du Moyen-Âge jusqu'à l'époque actuelle et précisent la connaissance du tracé de l'un des remparts médiévaux les mieux préservés du canton de Vaud.

Mobilier archéologique: semelle en cuir, bouteille, verre, clous industriels.
Prélèvements: palynologie.
Datation: archéologique; dendrochronologique; historique. Moyen-Âge central et tardif; Époque moderne.
Archeodunum SA, Gollion, F. Menna.