CN 1202, 2526 900/1 177 200. Altitude env. 689-690m.
Dates des fouilles : 17.5.-15.10.2021.
Date de la découverte : 2012.
Références bibliographiques : AAS 104, 2021, 154 ; Lhemon, M. (2020) Les Clées, Sur les Crêts. AVd Chroniques 2020, 135.
Fouilles de sauvetage programmées (exploitation d'une gravière).
Surface de la fouille 3500 m².
Empierrement, foyers, fosses, trous de poteaux.

L'opération archéologique menée sur le site des Clées «Sur-les Crêts » en 2021, liée à l'extension de la gravière exploitée par la société « Gravière de la Claie-aux-Moines SA », prolonge celle réalisée durant l'été 2020. Elle fait suite aux différentes campagnes de fouille effectuées depuis 2012 qui révèlent de façon systématique des traces d'occupations pré- et protohistoriques : du Néolithique avec du mobilier céramique campaniforme, du Bronze ancien sous forme de structures en creux et un tumulus de la fin de l'âge du Fer.
La campagne 2020 avait permis de traiter une cinquantaine d'anomalies, trous de poteaux, fosses et foyers datés du Néolithique final et du Bronze ancien. À ces structures s'ajoutait une constituée d'une inhumation et d'un grand empierrement considéré comme un tumulus.
C'est sur cette zone que s'est concentrée l'opération 2021, menée de mai à octobre par une équipe de trois à quatre personnes de l'Archéologie cantonale. Cet ensemble est installé dans une grande cuvette creusée jusqu’à 1.6 m dans le substrat fluvio-glaciaire et dont la surface d'apparition s'étend sur environ 300 m². La séquence stratigraphique du remplissage est nette avec deux occupations distinctes.
La plus ancienne est constituée d'un niveau de circulation empierré accompagné de structures en creux (fosses et trous de poteaux) et de tessons de céramique datés du Campaniforme. À ce stade du travail d'élaboration, il reste à rattacher ces nouvelles découvertes à celles de 2020 pour tenter de dessiner un plan mais aussi à comprendre quelle est la fonction de cette occupation.
La seconde occupation est matérialisée par le grand empierrement évoqué comme un possible tumulus, structure principale de ce site. Les nombreux tessons de céramique qui lui sont associés permettent de l'attribuer au Bronze ancien. D'une ampleur stratigraphique de 80 cm à 1 m, il présente plusieurs phases d'installation et de fonctionnement. Tout d'abord, un empierrement rectangulaire de 9 m par 2 m orienté nord-est/sud-ouest, est installé sur un premier cailloutis de circulation.
Indéniablement aménagé, cet empierrement est constitué de pierres de gros modules par endroits placées en épis. Il est recouvert d'un deuxième empierrement ovalaire à l'aspect plus hétérogène, contenant de grands blocs de schistes, dont certains rubéfiés, ainsi qu'une trentaine de fragments de meules et de molettes. Un deuxième cailloutis de circulation se développe ensuite sur leur périphérie en les recouvrant partiellement. C'est de ce niveau de marche que provient la majorité du mobilier archéologique. Enfin, le tout est scellé par un grand empierrement, ovalaire également.
Attendue comme un tumulus, cette structure n'a finalement pas livrée de chambre funéraire ou d'ossements humains, et ce malgré une fouille fine et intégrale. De plus, nous n'avons pas pu faire le lien avec le squelette situé à proximité immédiate. Sa destination réelle ne peut donc être clairement établie.
Cependant, nous pouvons tout de même affirmer qu'il s'agit d'un aménagement monumental fréquenté à plusieurs reprises. En atteste la présence d'une quantité considérable de mobilier : quelques 4300 tessons de céramique très fragmentée, environ 300 fragments de faune, une cinquantaine d'éléments de mouture, une quarantaine d'outils (percuteurs, polissoirs), une petite vingtaine de silex, une dizaine d'objets en métal, fer et bronze, très mal conservés ainsi que deux fusaïoles en céramique. L'hypothèse d'un cénotaphe peut ici être avancée.

Mobilier archéologique : céramique, métal, faune, silex.
Datation : archéologique. Néolithique campaniforme ; Âge du Bronze ancien. ACVD, M. Lhemon