CN 1261, 507 965/137 570. Altitude 382-386 m.
Date des fouilles: septembre-octobre 1999.
Références bibliographiques: ASSPA 81, 1998, 302-303.
Fouille de sauvetage programmée (modifications au projet de construction d'immeuble). Surface de la fouille env. 280 m².
Habitat. Canalisations. Captage.

Les travaux ont permis la découverte de plusieurs murs, associés aux deux locaux déjà repérés en 1997, d'un foyer ainsi que de nombreux trous de poteaux. Toutefois, la fonction de cet ensemble fortement arasé n'a pas pu être précisée.
Un bûcher, qui contenait des pièces de céramique et des ossements calcinés, avait été mis au jour lors de la campagne initiale. Les analyses du matériel ont donné les résultats suivants: aucun ossement humain n'a été identifié, ce qui permet d'écarter l'hypothèse d'un bûcher funéraire avec crémation du défunt (Réf M. Porro, Rapport ostéologique sur les squelettes des fouilles de Nyon-Porcelaine 10 [campagnes 1996-1997] Turin, 1997). De plus, la céramique culinaire, datée de la première décennie du 1er s. ap. J.-C., pourrait être interprétée comme l'instrumentum d'un banquet funèbre (Réf. T. Luginbühl et A. Schopfer, Rapport sur le mobilier céramique des fouilles de Nyon-Porcelaine 10 [campagnes 1996-1997] Lausanne, 1999).
Les investigations archéologiques ont dû être prolongées suite à l'apparition, lors de la démolition de la villa existante, d'un réseau de canalisations en bois et drains en terre cuite source, constituant un dispositif de captage, de collecte et d'adduction d'eaux de source. La fouille et les analyses dendrochronologiques (Réf. LRD 99/5003) témoignent de trois états distincts. Une fosse rectangulaire étayée de planches, une canalisation en bois, probablement en U, et quelques bois épars appartiennent à une première phase datée de l'automne-hiver 2-3 ap. J.-C. (fig. 27, A). À la fin du 1er s., aux environs de 100 mais pas avant 87, un nouvel aménagement est mis en place sous la forme d'un second caisson ou bassin rectangulaire formé de quatre planches (fig. 27, B; 28). L'adduction se fait par un tuyau en bois (section: env. 13 cm, diamètre intérieur: env. 6 cm) dont deux éléments, d'environ 3 m chacun, étaient conservés.
Dès 143 ap. J.-C., cette structure est remaniée par la pose d'une dalle de calcaire pour le fond, d'une autre, verticale, associée à trois planches et par la création d'une margelle à l'arrière de la structure, également en calcaire, assise d'une éventuelle couverture. Un nouveau tuyau en bois est posé sur le premier, dès lors inutile. L'approvisionnement de ce bassin ou caisson de décantation se faisait, en tout cas à cette époque, par l'entremise d'un réseau de drains en tuiles recouverts de boulets (fig. 27, C; 28).
Intéressants en eux-mêmes, les vestiges de ce quartier, proche du lac, mettent en évidence une occupation constante dès le début du 1er s. jusqu'au milieu du second en tout cas.

Datation: archéologique et dendrochronologique 1er - 2e s. ap. J.-C.
Investigations et documentation: Archeodunum S.A., Gollion. P. Hauser, Archeodunum S.A., Gollion.