CN 1183, 546 400/183 500. Altitude 435 m.
Date des fouilles: janvier-octobre 1991.
Références bibliographiques: M. Andrès-Colombo, La villa gallo-romaine d'Yverdon-Mordagne et son cadre rural. Etudes de Lettres, 1982, 1, 85-103; ASSPA 74, 1991, 281.
Fouille de sauvetage (canalisation; projet d'immeuble).
Surface de la fouille env. 435 m².
Habitat. Tombes.

La poursuite de la mise en place de canalisations communales dans le hameau de Mordagne ainsi que la mise à l'enquête d'un projet immobilier ont nécessité une intervention de grande envergure à l'emplacement de la pars urbana de la villa gallo-romaine d'Yverdon-Mordagne. Les fouilles ont permis de dégager la presque totalité de l'aile septentrionale de la demeure. De grandes pièces, toutes pourvues de sols en terrazzo, s'organisent autour d'une cour intérieure de 35 × 42 m bordée d'un portique à péristyle (fig. 30). Le stylobate composé de dalles de grès est parfaitement conservé sur le côté nord du jardin. À intervalle régulier de 11 pieds, les dalles présentent un renforcement, à l'emplacement des bases des colonnes. Les fondations du stylobate sont elles-mêmes renforcées et plus profondes à cet endroit (fig. 31). Le long du péristyle, de nombreux fragments de fûts cannelés et de chapiteaux corinthiens ont été retrouvés.
Au nord, appuyée sur le large mur arrière du bâtiment, une grande pièce de 11 m de côté donnait sur le lac; elle comportait un pavement de mosaïque dont seule une petite partie était conservée. Réutilisant le stylobate du portique ainsi qu'une partie des murs de la villa du second siècle, un aménagement tardif s'est installé sur le site. Une de ses pièces comportait un système de chauffage par hypocauste dont les canaux étaient constitués en majeure partie de blocs de grès récupérés du portique (fig. 31). Un foyer domestique et un four à cuire complètent ces aménagements datés pour l'instant du 4e s. ap. J.-C. Des tombes ne contenant aucun mobilier ont été mises au jour à proximité sans qu'il soit possible de les rattacher à cet aménagement.
Mentionnons enfin qu'une analyse dendrochronologique pratiquée sur des pieux de chêne des fondations des murs de la villa permet de placer sa construction vers 110 ap. J.-C. (réf. LRD91/R3057-1).

Matériel archéologique: céramique, peinture murale, verre, bronze, blocs d'architecture, mosaïque.
Faune: ossements, coquilles d'huitres.
Datation: archéologique: fin 1er-début du 5e s. ap. J.-C. Dendrochronologique: 110 ap. J.-C.
C.A. Paratte.