CN 1184, 2561755/1185 629. Altitude 457 m.
Date des fouilles: février-juillet 2015; septembre-en cours.
Fouille de sauvetage programmée (travaux de sauvegarde et de consolidation). Surface environ 800 m².
Habitat. Sépultures. Eglise.

La reprise des investigations dans le sous-sol de la nef a constitué la première étape des recherches. Il recelait encore des maçonneries et une vingtaine de sépultures mises au jour dans les années 1950 lors des fouilles de l'architecte Pierre Margot. L'exploration systématique des anciens fonds de fouille et des rares couches encore en place a révélé de nouvelles tombes et de nombreuses structures fossoyées (fosses, fossés et trous de poteaux) jamais documentées jusqu'ici. Les maçonneries ont, quant à elles, fait l'objet de nouvelles analyses qui précisent par exemple les étapes de chantier.
A l'extérieur de l'Abbatiale, deux tranchées ont été réalisées par caissons successifs le long des maçonneries, en préalables à la consolidation des murs de la nef. En grande partie explorés par Pierre Margot et son prédécesseur Louis Bosset, ces secteurs contenaient encore en profondeur de nombreuses sépultures et des maçonneries couvrant toute la durée d'occupation du site, de l'Antiquité à la période bernoise.
Les principales phases de construction reconnues depuis les fouilles du 20ᵉ siècle ne sont pas remises en cause par ces nouvelles découvertes mais elles bénéficient désormais d'un renouvellement complet de la documentation et de l'apport de nouvelles données qui permettront de préciser leur développement et leur chronologie. Ainsi, le vaste bâtiment gallo-romain est constitué de plusieurs états successifs et il a été précédé de constructions en matériaux légers dont le nombre et l'organisation nous échappent encore.
Le plan de la première église à trois vaisseaux séparés par des piliers, remplaçant partiellement le bâtiment antique, a été confirmé. Si des agrandissements ou des adjonctions sont également attestés, le plan de son chevet demeure impossible à définir par manque de vestiges suffisamment bien conservés. Les hypothèses proposées jusqu'ici reposent en effet sur des structures archéologiques bien trop ténues.
Enfin, concernant la reconstruction de l'église à la période romane, la chronologie de la construction de la nef et du massif occidental (tour St-Michel) a été clarifiée. L'analyse des fondations révèle notamment que le système de voûtes encore visible aujourd'hui a été ajouté au projet au cours de l'édification du monument et qu'il n'était pas prévu au début des travaux initiés dans la partie nord.
L'aspect funéraire du site fait également partie des enjeux majeurs des nouvelles recherches. Les nombreuses sépultures découvertes en 2015, auxquelles s'ajoutent celles anciennement prélevées, permettront de mieux comprendre l'organisation des différents espaces dévolus aux tombes sur toute la période d'existence du prieuré. En outre, l'un des trois sarcophages découverts dans les années 1950 et contenant encore des restes organiques stabilisés a fait l'objet d'une étude par Antoinette Rast-Eicher (tissus) et Marquita Volken (cuirs). Les éléments observables sans aucun prélèvement ont mis en évidence que le vêtement conservé était celui d'un religieux. Quant aux chaussures en cuir, elles suggèrent notamment une datation située dans la seconde moitié du 10ᵉ ou au début du 11ᵉ siècle. Ces trois sarcophages seront conservés in situ afin de ne pas abîmer ces ensembles de mobilier exceptionnels pour cette période.

Matériel anthropologique: pas encore analysé.
Datation: archéologique. Époque romaine; Moyen-Âge; Temps modernes.
Archeodunum SA, Gollion, C. Hervé et L. Steiner Arlaud; Archéotech SA, Epalinges, M. Glaus; G. Faccani; G. Perréard Lopreno.