CN 1243, 538 350/152 670. Altitude 520 m.
Date des fouilles: 1984-1991.
Références bibliographiques: W. Stöckli, Les édifices antérieurs à la cathédrale actuelle. La Cathédrale de Lausanne. Bibl. Soc. histoire de l'art en Suisse 3, 1975, 7-30.
Fouille programmée (analyses et relevés partiels), dans une surface de 1500 m².
Tombes. Cathédrales.

Depuis 1984, au cours de diverses campagnes, les vestiges issus de la fouille dirigée par Albert Naef, entre 1909 et 1914, ont été systématiquement analysés et documentés sur le plan graphique. À ce jour, ces travaux sont terminés sur place, et l'étude devant conduire à un rapport et un inventaire exhaustifs, voire à une publication, est engagée.
Les vestiges les plus anciens appartiennent à une construction de plan quadrangulaire, très probablement une première église, dont on ne peut guère reconstituer le chevet oriental. À la hauteur de ce qui était sans doute le chœur de cet édifice, une crypte est aménagée en une succession de chantiers distincts: apparaissant tout d'abord sous la forme d'un simple couloir longitudinal, elle sera dotée par la suite de deux couloirs latéraux, plusieurs fois remaniés.
À l'ouest du site, une série de vestiges, isolés (quelques éléments appartiennent à une construction dont on peut donner quelques éléments de reconstitution: il pouvait s'agir soit d'un édifice de plan centré et cruciforme, soit du chœur rectangulaire d'une église qui se serait développée vers l'ouest. Certains autres peuvent témoigner d'un éventuel «narthex» aménagé devant la première église), ont perdu toute relation chronologique avec la première église. Néanmoins, ils datent certainement du premier millénaire, car ils sont tous antérieurs aux structures de l'église romane. Certains pourraient témoigner de la présence d'une annexe occidentale, destinées à recevoir des sépultures, lesquelles font totalement défaut à l'intérieur de la première église.
Vers l'an mil, le site est entièrement modifié par la construction de la cathédrale romane, dite d'Henri de Bourgogne, grande église à trois nefs, et peut-être trois absides. Dans un premier temps, la construction est limitée vers l'ouest par un mur transversal déjà existant. À l'est, la crypte est conservée, sous une forme simplifiée: seul le couloir central est réutilisé. Dans un deuxième temps, un massif occidental intégrant un grand porche s'ouvrant vraisemblablement sur la nef par une arcade, prolonge l'édifice. Cette prolongation sera complétée par la suite, sous la forme d'une sorte de narthex, éventuellement avec deux tours latérales; tardivement, la crypte sera condamnée.
L'analyse des constructions successives est complétée par une étude des sépultures demeurées visibles suite aux travaux du début du siècle. Les 102 tombes observées seront ainsi examinées d'abord par le critère de la chronologie relative. Pour une partie d'entre elles, il sera possible de définir une relation d'antériorité ou de postériorité par rapport aux différentes églises. Il s'avère d'ores et déjà qu'une vingtaine de tombes sont antérieures à la cathédrale romane, ou du moins au sol de son dernier état. Plusieurs sépultures appartenaient au cimetière extérieur entourant la cathédrale romane et ont été englobées dans la dernière construction gothique. D'autres, parmi lesquelles nous pourrons certainement identifier des tombes d'évêques, ont été disposées dans l'édifice du 13ᵉ siècle. Pour affiner l'analyse et la chronologie, nous recourons à des comparaisons typologiques permettant de ranger les tombes de la cathédrale dans des séries bien caractérisées et bien datées.
Du fait des perturbations qu'ont dû subir les squelettes pendant des décennies d'exposition, il faut renoncer à toute étude anthropologique.

Investigations et documentation: H. Kellenberger, M. Mir, Ph. Jaton, L. Auberson, P. Eggenberger, AAM, Moudon.
Matériel anthropologique: non prélevé (in situ).
Datation: archéologique.
P. Jaton, L. Auberson, Moudon.