CN 1300, 486 220/110 150. Altitude 413 m.
Date des fouilles : mars 2011-janvier 2012.
Références bibliographiques: B. Reber, Recherches archéologiques à Genève, 26-46. Genève 1901; IAS, N.S. 24, 1922, 23-32; Genava 7, 1929, 138-166; 20, 1972, 61-81; AAS 93, 2010, 242s.; A. de Weck/G. Zoller, Un atelier de tuiliers à Chancy. as. 34, 2011, 32-37.
Fouille de sauvetage programmée (travaux forestiers). Surface de la fouille env. 80 m².
Zone artisanale.

En 2009, le dégagement du four de Chancy, découvert en 1919, avait permis de comprendre le site dans son contexte archéologique et de poser des jalons chronologiques (AAS 93, 2010, 242s.). Suite à la découverte d'un deuxième four, une nouvelle campagne de fouilles a été engagée en 2011 menant à la découverte de l'aménagement complet de l'atelier, jusqu'ici inconnu. De nouveaux résultats viennent confirmer nos premières observations. Le deuxième four, dit four secondaire car plus modeste que le premier, présente moins d'étapes de construction et une période d'utilisation plus courte que le four principal. Les murs de la chambre de chauffe, identiques dans les deux fours, auraient été construits en même temps. Une seule voûte est encore en place. Une partie de la chambre de chauffe et l'alandier ne sont pas conservés. Toutefois, il est possible de proposer le plan d'un four à quatre murets de soutènement. Des murets de fondations ont été aménagés tout autour du four principal fonctionnant comme sablières basses pour la construction d'une couverture. Ils sont construits en moellons liés de façon mixte, tantôt avec un solide mortier tantôt avec de l'argile. À 3 m de distance de ces murets de fondations, un autre mur en moellons vient apparemment les doubler. Repéré dans deux sondages réalisés au sud et à l'ouest, il est probable qu'il entoure l'ensemble du four. La stratigraphie permet d'établir que le four secondaire a été abandonné plus vite que le four principal, ce que confirme les analyses par thermoluminescence. D'après les datations les plus hautes, les fours pourraient avoir été construits au 1ᵉʳ s. apr. J.-C., à moins qu'un four plus ancien ait préexisté au même emplacement ou dans les environs. Des tessons de céramique, dont la minéralogie est identique à celles des tuiles fabriquées à Chancy, appartiennent à des récipients qui ont pu être cuits sur place à cette période, peut-être dans le four secondaire. En raison de quelques dates assez tardives obtenues à partir de certains échantillons, nous avions d'abord pensé que les fours avaient perduré jusqu'au haut Moyen-Age. Or, il semble à présent que la dernière cuisson effectuée dans le four secondaire se situe vers la fin du 2ᵉ s. apr. J.-C. et que celle du four principal a eu lieu dans le courant du 4ᵉ s. apr. J.-C. Les dates plus récentes de certains composants des fours pourraient s'expliquer dans le contexte de remploi du site. Ainsi, au cours de l'Antiquité tardive, des transformations ont lieu sur l'ensemble du site. Des tuiles sont répandues principalement au nord et en partie au sud pour un rechapage du sol, couvrant parfois les murs de fondation de l'ancienne charpente encore visibles à ce moment-là. Les fondations ont été ensuite complètement remblayées. Des trous de poteaux, dont l'agencement suit plus ou moins le tracé de l'ancienne installation, viennent percer le remblai ainsi que les murets. La nouvelle couverture est donc liée à la réutilisation de la structure peut-être pour l'agriculture ou l'élevage, qui intervient vraisemblablement au haut Moyen-Age. Des tessons de céramique de cette période découverts dans un remblai situé aux abords du four secondaire seraient liés à cette nouvelle activité. Enfin, une couche très organique repérée au sud et à l'ouest du grand four, qui contenait une monnaie du 13ᵉ siècle et une clochette en bronze, peut-être médiévale, témoigne de la longue continuité de l'occupation du site.

Mobilier archéologique: céramique, objets métalliques.
Prélèvements: C14; thermoluminescence.
Datation: archéologique; C14; thermoluminescence. Époque romaine; haut Moyen-Age; Moyen-Age.
SCA GE, A. de Weck et G. Zoller.