CN 1165, 2574640 / 1197180. Altitude 428 m.
Date des fouilles : novembre 2018.
Références bibliographiques : ASSPA 96, 2013, 173-174.
Intervention subaquatique programmée (topographie de la station).

Surface de la fouille 3200 m².
Habitat.
Identifiée dans les années 1930 sur la base d'observations approximatives de la fin du 19ᶜ siècle, cette station néolithique n'a été relocalisée précisément qu'en 2012 lors d'une campagne de prospection. Suite à la découverte de pilotis et de mobilier archéologique reposant sur le fond du lac, le SAEF a mené une campagne subaquatique de trois semaines dans le but de préciser la nature de l'occupation en question et d'évaluer l'impact de l'érosion. Une surface de plus de 3000 m² a ainsi été explorée par une équipe de plongeurs. La fouille subaquatique a permis la découverte de 348 pilotis, d'une petite série de tessons de céramique et de quelques restes fauniques. Une soixantaine de bois ont été prélevés pour une analyse dendrochronologique.

Du fait des difficultés d'identification des pilotis qui sont envasés et passablement érodés, seule l'emprise occidentale de l'établissement a pu être topographiée durant le temps imparti. Malgré la fenêtre de fouille encore relativement réduite (40 x 30 m), la distribution des pilotis géoréférencés livre déjà de premières données sur l'organisation architecturale du village. La partie sud-est du champ de pieux est occupée par des éléments en chêne, généralement non refendus, dont le diamètre oscille entre 4 et 18 cm. Les plus larges d'entre eux forment plusieurs séries d'alignements parallèles et perpendiculaires à la ligne de rivage qui pourraient bien correspondre aux éléments porteurs principaux des anciennes habitations. Cet ensemble est bordé dans sa partie nord-ouest par une double palissade constituée de pilotis en bois blancs (4 à 14 cm de diamètre), fichés environ tous les 0.5 m. Ces deux rangées sont séparées l'une de l'autre par un espace vide de pilotis de 1.5 m à 2.5 m. Les deux tronçons de palissades dégagés ont pu être suivis sur respectivement 30 et 40 m de long. Au nord-ouest, ils forment un angle légèrement arrondi limitant ainsi précisément l'extension côté lac du village. C'est incontestablement avec le modèle de village palafittique d'Hauterive NE-Champréveyres, attribué au Cortaillod classique, que le plan qui commence à se dessiner présente le plus d'affinités.

A l'instar de ce qui avait été observé en 2012, une ténevière composée de nombreux galets arrondis se développe dans la partie sud du site et de la zone explorée. Elle recouvre une fine couche de fumier lacustre encore en place. C'est dans cet amas que la majorité du mobilier archéologique récolté en 2018 a été mis au jour. Concernant la céramique, les tessons sont de taille conséquente et très peu roulés. L'état des surfaces est relativement bien préservé, indiquant une érosion récente de la ténevière et de la couche archéologique. Parmi ces éléments, signalons la présence de mamelons situés juste sous la lèvre ainsi que d'un bord rentrant. Ces éléments typologiques s'accordent assez bien avec l'attribution chronologique au Cortaillod tardif qui avait été définie lors des prospections de 2012. Les résultats de cette campagne et le plan partiel obtenu permettent d'émettre l'hypothèse d'un village clairement distinct de la station voisine de Meyriez-Village daté du début du 39ᵉ siècle par la dendrochronologie.

Mobilier archéologique : céramique, industrie en matière dure animale.
Faune : ossements divers.
Prélèvements : pilotis.
Datation : dendrochronologique ; C14 en cours.
SAEF, L. Kramer et M. Mauvilly.