CN 1243, 2535400 / 1152220. Altitude 375-377 m. Date des fouilles : février-décembre 2016 ; en cours en 2017. Références bibliographiques : ASSPA 69, 1986, 269 ; 75, 1992, 217 ; 81, 1998, 297 ; AAS 90, 2007, 168-169. Fouille préventive (extension du siège du Comité International Olympique). Surface de la fouille 8000 m². Port. Habitat. Nécropole

La zone excavée a mis en évidence le secteur portuaire de Lou sonna, une partie du site médiéval de Vidy (cimetière paroissial constructions sur poteaux) et divers aménagements des Temps modernes. Le long du rivage antique, 120 m d'enrochements ont été découverts, maintenus par des centaines de pieux verticaux. Des empreintes de poutrage et de poteaux internes suggèrent l'existence de plateformes planchéiées. Un agencement d'une soixantaine d'amphores entières est interprété comme un système d'assainissement des quais. A l'arrière, un petit espace thermal est matérialisé par au moins trois hypocaustes, à proximité d'un bâtiment excavé de 12 m² abritant des latrines particulièrement bien conservées (poteaux, muret en pisé, paillasses, amphores et tonneau remployés, canal d'évacuation, matières organiques). A l'est de ces constructions, un grand entrepôt à piliers centraux occupe toute la largeur du quai (13 × 43 m min.). Il est installé dans le courant du 1er siècle apr. J.-C. sur des aménagements de berge plus anciens (rangées de pieux, solins, sablières et trous de poteaux). Cet horreum a subi diverses réfections, notamment l'adjonction de murs de refend. Six récipients en céramique et en verre sont enfouis dans un coffre en bois à l'angle du bâtiment, peut-être en guise de dépôt de fondation. Au sud-est, l'entrepôt est associé à une rampe, prolongée dans le lac par une jetée curviligne d'au moins 40 m. Celle-ci est formée d'un blocage de pierres maintenu par deux parois de pieux et de traverses horizontales dont des éléments remployés de barques (fig. 33). Cette structure devait délimiter un chenal ou un bassin portuaire, et permettre l'accès aux bateaux en période de basses eaux. En avant des berges, on observe par ailleurs des niveaux de grèves aménagés sous forme d'épandages de pierres ou d'enrochements ponctuels, assez riches en matériel détritique (céramique, faune, mobilier métallique ...). Le port romain est vraisemblablement désaffecté au 3ᵉ siècle apr. J.-C. et les rives du lac se sont ensablées dès la fin de l'Antiquité. Durant le Moyen-Age, un cimetière se développe plus au sud, autour d'une église connue uniquement par des sources écrites. Découvert en 2006, il a été documenté sur environ 350 m² en 2016. 317 individus viennent enrichir le corpus archéo-thanatologique et anthropologique. Les tombes ont des orientations variables et comportent généralement des aménagements en bois et/ou en pierre, à l'exception de rares défunts inhumés en « pleine terre ». Parmi les cas particuliers, on recense des sépultures doubles simultanées, des inhumés aux jambes fléchies, un individu enterré à plat ventre et des ré-inhumations de défunts déplacés. La densité des sépultures est nettement plus forte au nord, à proximité de l'emplacement présumé de l'église. Aux abords de la zone funéraire - qui a pu fonctionner entre la deuxième moitié du 7ᵉ siècle et le NANA siècle - se dessinent plusieurs constructions sur poteaux, dont l'organisation et la datation doivent être encore précisées. Une colonne romaine monolithique d'ordre toscan, visiblement destinée à la production de chaux, provient de ces niveaux médiévaux. Enfin, plusieurs aménagements des Temps modernes (murs, cour pavée, chemins empierrés ...) ont été identifiés comme les anciennes dépendances de l'église, les routes visibles sur les plans cadastraux ainsi que les terrasses du château de Vidy (1771-1776).

Mobilier archéologique : bois, éléments architecturaux, céramique, verre, métal, monnaies, faune, matériel anthropologique. Datation : archéologique. Epoque romaine ; Moyen-Age ; Temps modernes. Archeodunum SA, Gollion, R. Guichon, S. Thorimbert et J. Bohny.