CN 1145, 2570200/1212030. Altitude 555 m.
Date des fouilles : 29.1.-8.2.2018.
Site nouveau.
Suivi de chantier (construction d'une stabulation pour taureaux) Surface de la fouille 530 m²
Habitat. Artisanat.

Le projet est situé à l'ouest du village de Combes, sur un plateau dominant la plaine de la Thielle, entre les lacs de Neuchâtel et de Bienne. L'intervention s'est limitée à la documentation des profils de l'excavation de la fosse à lisier et d'une tranchée de canalisation. La séquence sédimentaire a révélé une paléotopographie marquée. Le socle calcaire, affleurant en bordure de la terrasse côté Thielle, est entamé par le substrat molassique qui plonge rapidement en direction du Jura formant un paléovallon. Celui-ci est tapissé par un placage de sédiments morainiques et fluvioglaciaires. Des colluvions, sous la forme de limons bruns plus ou moins sableux ou argileux, se sont ensuite déposées, atteignant une épaisseur d'1.5 m dans la partie la plus profonde du thalweg et complètement érodées sur les bords de celui-ci.
Dans la partie inférieure de ces dépôts se détache un horizon caractérisé par sa couleur foncée et la présence de charbons de bois et de rares petits tessons de céramique, attestant une première phase d'activité humaine, non datée actuellement. Celle-ci est suivie d'un dépôt limoneux sans éléments anthropiques.
Un second horizon, dont l'épaisseur varie entre 5 et 30 cm, a livré une centaine de fragments de céramique, quelques galets éclatés au feu, de rares vestiges osseux, et des fragments de chapes d'argile rubéfiée. Des déchets de fabrication de bronze ont été en outre relevés sur des fragments de plaque de grès sous la forme de traces de cuivre et de petits nodules d'étain ou de plomb. Ces divers vestiges attestent des activités artisanales vraisemblablement en contexte d'habitat.
La céramique recueillie comprend des fragments de petites dimensions et n'a livré que peu d'éléments typologiques. Toutefois, la présence d'un récipient, à bord évasé, lèvre biseautée et orné de cinq larges cannelures, d'un fragment de gobelet à épaulement en céramique fine noire, ainsi que des décors tels que des cannelures sur le col et le sommet de la panse, des encoches incisées sur le bord, ou encore des impressions digitales sous la lèvre permettent de rattacher cet ensemble au Bronze final (HaB). Parmi les sites de cette période, le plus proche est celui du Landeron-Grand Marais, situé le long de la Thielle, et qui présente un important ensemble céramique du HaB2, dont des éléments typologiques comparables à Cressier-Grands Champs (encoches incisées sur le bord, impressions digitales sous la lèvre et pots à cannelures). Toujours au Landeron, une sépulture à inhumation masculine contenant un gobelet à épaulement daté également du HaB 2 a été découvert en 1990 sur le coteau des Carougets.
Par ailleurs, deux fosses peu profondes, car très érodées, ont été observées en limite nord de la parcelle, associées probablement à cet horizon Bronze final. Elles contenaient de rares fragments de galets et de plaques, des nodules d'argiles brûlés, des charbons de bois et un petit tesson de céramique. Un tesson, trouvé hors contexte, se distingue du corpus Bronze final par sa pâte fine et claire. Il s'agit d'un fragment de bord présentant une large cannelure sous une lèvre légèrement biseautée. Il appartient vraisemblablement à un récipient sans encolure marquée, présent à la période romaine ou préromaine (LTD).

Mobilier archéologique : céramique, galets éclatés au feu, déchets de fabrication de bronze, vestiges osseux, terre cuite.
Prélèvements : charbon de bois pour datation C14.
Datation : archéologique. HaB ; LTD ou Epoque romaine.
OPAN, N. Plumettaz.