CN 1185, 569 990/192 530. Altitude 451 m. Date des fouilles: avril-septembre 1994. Références bibliographiques: BPA 19, 1967, 102s.; 33, 1991, 134-136; 35, 1993, 18; 36, 1994, 129-135; ASSPA 74, 1991, 254; 77, 1994, 190 s.

Fouille de sauvetage programmée (construction d'habitations groupées). Surface de la fouille env. 1000 m².

Thermes.

Mise au jour de la portion nord-ouest de l'un des quatre établissements de bains publics connus à ce jour sur le site d'Avenches. Exploré à plusieurs reprises entre le 18e s. et nos jours, ce vaste complexe thermal occupe tout un quartier régulier (env. 7000 m²) sis au voisinage immédiat de la zone-sanctuaire de la Grangedes-Dîmes (BPA 34, 1992, 31-47; 35, 1993, 17, 21s.). Les récentes investigations viennent de fournir les premiers éléments permettant d'entrevoir la chronologie et le développement architectural du monument dont l'édification remonte à l'époque tibérienne. Après une première série de transformations survenues au début du 2e s. vraisemblablement, l'établissement a été entièrement reconstruit aux environs de 137 ap.J.-C. De l'édifice original, nous ne connaissons pour l'instant que le soubassement de son angle nord-ouest érigé sur pilotis en raison de la présence d'une nappe aquifère souterraine. Les fondations mises au jour sous l'area d'un hypocauste plus tardif sont celles d'une salle allongée à abside et colonnade dont la fonction nous échappe encore. Ce bâtiment était flanqué d'une grande piscine rectangulaire également pourvue d'une abside. Intégrée dans le mur de façade, celle-ci était encadrée par deux escaliers permettant de descendre dans ce bassin profond de 1.20-1.30 m. Le fond en opus spicatum doit sa préservation au fait qu'il constituait un radier parfaitement étanche pour les maçonneries des phases ultérieures.

Les premiers réaménagements observés concernent essentiellement la piscine qui a vu sa largeur ramenée à 8.50 m après la suppression de son abside et de ses escaliers.

La deuxième phase de transformations correspond à la reconstruction du complexe thermal après plus d'un siècle d'utilisation. L'agrandissement de la surface bâtie qui caractérise le nouvel établissement se traduit ici par la création de pièces thermales au-delà de la façade ouest primitive. A la première piscine se superpose une grande salle (12×10 m) à décor marin dotée de banquettes, d'un labrum et de petites baignoires (pediluvia?) en saillie. Cette salle-frigidarium et/ou apodyterium se trouve en connexion avec un grand bassin (9×7.50 m) froid - ou tempéré - qui empiétait sur une cour-palestre. Celle-ci était délimitée au nord par une halle - ou un portique double - qui a supplanté une première rangée de boutiques. La salle froide-vestiaire communiquait également avec deux pièces chaudes partiellement dégagées. La desserte de leurs praefurnia en molasse était assurée par une galerie de service souterraine dont la voûte est demeurée intacte.

L'alimentation en eau des thermes n'est pas encore résolue. En l'absence actuelle de traces d'adduction par aqueduc, l'hypothèse d'un captage de la nappe voisine est envisageable. Le système d'évacuation des eaux usées est en revanche mieux connu avec la mise en évidence d'un réseau de canalisations de vidange des pièces occidentales se déversant dans un collecteur dont on peut maintenant restituer le tracé coudé sur plus d'une cinquantaine de mètres.

Des démarches en vue de la mise en valeur de la partie la plus signifiante de ces vestiges sont en cours.

Mobilier archéologique: déposé au MRA. Prélèvements: bois pour datation dendrochronologique.

Datation: archéologique: début du 1er-milieu du 3e s. ap.J.-C. Dendrochronologique: 29 ap.J.-C.; 137 ap.J.-C. Fondation Pro Aventico-MHAVD, J. Morel.