CN 1301, 500 550/117 500. Altitude 397-400 m.
Date des fouilles: 17.11.1997-8.4.1998.
Références bibliographiques: Ch. Bonnet, Genava, n.s., 36, 1988, 49s.; 38, 1990, 9-11; 40, 1992, 8; M.-A. Haldimann/ E. Ramjoué/Ch. Simon, AS 14, 1991, 2, 194-204; M.-A. Haldimann, La prison de Saint-Antoine, une porte entrouverte sur le passé, 68° brochure de l'Escalade, Bulletin de la Compagnie de 1602, 1995, 606-612; E. Ramjoué, Des enduits peints gallo-romains à Saint-Antoine, NANA brochure de l'Escalade, Bulletin de la Compagnie de 1602, 1995, 613-619; E. Ramjoué/S. Pulga/ A. Rinuy, Les peintures gallo-romaines de la domus de Saint-Antoine à Genève: d'une observation à l'autre, ZAK 1995, 173-188.
Fouille de sauvetage programmée. Surface de la fouille env. 500 m².
Habitat: occupation LTC et LTD1, domus gallo-romaine, ouvrages fortifiés du Moyen Âge.
Entreprises entre le 17.11.1997 et le 20.3.1998, les recherches menées à l'intérieur du bâtiment de l'ancienne prison de Saint-Antoine ont permis de reconnaître une large succession d'événements inscrits entre la Protohistoire et le 18e s.
Entre La Tène finale et l'époque romaine: La découverte d'une inhumation en position assise, datée par C14 entre 392 et 172 av. J.-C., est le témoignage humain le plus ancien reconnu en ces lieux. Fouillé par P. Moinat, l'individu, de sexe masculin et dont l'âge au décès est évalué entre 20 et 30 ans, était assis, le menton appuyé sur la rotule de la jambe droite fléchie, la main droite calée sous la fesse droite. La jambe gauche était repliée latéralement, de même que le bras et la main gauche posée contre la cuisse gauche (fig. 14). Cette inhumation spectaculaire vient compléter le corpus restreint de ces sépultures particulières, documentées jusqu'à présent à Avenches, en France septentrionale et en Angleterre, en général à proximité immédiate de sanctuaires. Les deux inhumations de ce type observées à Avenches encadraient un temple gallo-romain de plan circulaire et sont datées par C14 du premier millénaire avant notre ère (P. Moinat, Deux inhumations en position assise à Avenches, Bull. Assoc. Pro Aventico 35, 1993, 5-12). La présence à Saint-Antoine de cette tombe renforce la probabilité d'un sanctuaire celtique à cet emplacement, déjà supposé à la lumière de la mise au jour, en 1987, d'un puissant fossé remblayé entre 50 et 30 av. J.-C., dont le comblement a livré un menhir de 2.4 m de long comportant 15 cupules taillées (Haldimann/Ramjoué et al. 1991, 194).
Les premiers niveaux d'occupation reconnus au voisinage de la sépulture, comportant un foyer et une fosse partiellement conservée, livrent un mobilier céramique datable de la seconde moitié du 2° s. av. J.-C. Ils sont scellés par des remblais déposés entre 60 et 40 av. J.-C. L'époque augustéenne classique, soit entre 20 BC et 20 AD, n'est signalée que par de rares structures scellées par la démolition d'une paroi en terre dotée d'enduits peints blancs, analogues à ceux observés dans la fouille des bâtiments cultuels de Saint-Gervais.
Les niveaux évoqués sont scellés par un remblai mis en place entre le début de notre ère et 40 AD afin d'aménager les maçonneries et le sol en tuileau formant probablement le fond d'un bassin du secteur thermal d'une domus dont le péristyle monumental a été dégagé dans la cour de l'ancienne prison entre 1987 et 1990 (Haldimann/Ramjoué et al. 1991). La démolition d'argile verdâtre scellant le sol en tuileau mis au jour a livré un grand nombre de fragments de fresques d'une qualité analogue à celles recueillies dans l'abandon du péristyle évoqué. Ce constat permet ainsi de vérifier l'extension de cette domus sur la terrasse surplombant le péristyle, une configuration somme toute logique pour la vie privée du maître des lieux. Une reconstruction de cette partie de l'édifice intervient dans la seconde moitié du 1er s.; son abandon final ne peut être précisé les destructions opérées par le chantier de 1712 nous privant de toute information postérieure.
Le Moyen Âge: La moitié orientale de l'ancienne prison est construite sur un fossé remblayé, repéré sur toute la longueur du bâtiment. Le tracé de ce fossé oblitère une puissante tranchée de récupération d'une largeur supérieure à 2 m pour une profondeur dépassant les 2 mètres. Sa datation demeure imprécise: elle pourrait être comblée au 2e s. de notre ère, mais on ne saurait exclure l'hypothèse d'un remblai rapporté à une date ultérieure. Peut-être contemporaine, une maçonnerie circulaire en pierre sèche est apparue sous l'angle sud-est de l'ancienne prison; elle est également démantelée par la mise en œuvre du fossé et de la tour protégeant la Porte de Saint-Antoine, dont le mur nord est édifié à cet emplacement.
Ce fossé de grande dimension connaît un fonctionnement prolongé ainsi qu'un entretien soigneux. Ses niveaux les plus anciens livrent un mobilier gaulois, romain et médiéval hétérogène; le fragment le plus récent provient d'un pot à cuire à glaçure verte (13-15 s.). Installé après la creuse du fossé, un égout aux piédroits maçonnés et à la voûte réalisée en briques a été mis au jour 8 mètres au nord du mur de la tour. Le talus le plus récent du fossé scelle en le détruisant cet égout qui ne se percevait alors plus que par une dépression dans son flanc. Le comblement final du fossé survient dans le courant du 16° S., soit lors de la construction de l'enceinte dite des Réformateurs, établie en avant de l'ancienne ligne de défense. L'emplacement du fossé mis au jour est le seul témoignage conservé du tracé de l'enceinte romano-gothique de Genève dans ce secteur. Tous les autres vestiges de cet ouvrage ont été arasés lors des puissants terrassements pratiqués au début du 18° s. qui ont également entraîné la destruction de la majeure partie des vestiges gallo-romains.
Matériel anthropologique: un squelette enterré assis (st. 172), datation C14 entre 392 et 172 BC.
Faune: abondante.
Datation: archéologique (céramique); C14.
SAC GE, M.-A. Haldimann.
Genève GE, Ancienne prison de Saint-Antoine
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Detail des Fundberichts
Gemeinde
Genève
Kanton
GE
Ort
Ancienne prison de Saint-Antoine
Koordinaten
E 2500550, N 1117500
Höhe
397 m
Signatur Fundstelle Kanton
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Signatur Ereignis Kanton
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Neue Fundstelle
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Probenentnahmen
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Analysen
14C
Institution
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Datum der Fundmeldung
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Oberfläche (m2)
500 m2
Datum Beginn
17 November 1997
Datum Ende
08 April 1998
Datierungsmethoden
14C, Archäologisch
Autor*in
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Publikationsjahr
1999
Epoche
Römisches Reich, Eisenzeit, Mittelalter
Art der Fundstelle
Siedlung
Art der Untersuchung
Ausgrabung (Rettungsgrabung)
Archäologische Funde
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Knochen
menschliche Skelette, vereinzelte menschliche Knochen
Botanische Funde
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