CN 1202, 2526920/1177188. Altitude 689 m.
Dates des fouilles : 18.-27.7.2017.
Références bibliographiques : AAS 97, 2014, 201-210; 98, 2015, 180-181 ; E. Burri-Wyser/G. Nater/A. Steudler, Les Clées-Sur les Crêts. Des sites du Campaniforme et du Bronze ancien sur les contreforts du Jura. AVd, Chroniques 2013 (2014) 34-45.
Fouille de sauvetage programmée (exploitation de la gravière). Surface de la fouille 1500 m². Habitat.

Les différentes étapes d'exploitation de la gravière ont donné lieu à des surveillances et fouilles archéologiques depuis 2012. Celles-ci ont livré des vestiges d'occupation du Campaniforme, du Bronze ancien, avec deux occupations, et d'époque moderne, ainsi que plusieurs empierrements de fonction et de datation énigmatiques (Burri-Wyser et al. 2014). L'intervention de 2017, directement au sud-est des structures préhistoriques découvertes lors des campagnes précédentes, a montré que comme presque partout sur la gravière, la sédimentation est faible, l'humus étant directement au contact du substrat fluvioglaciaire, sauf dans le centre du plateau où les vestiges préhistoriques ont été préservés dans une légère cuvette.
Outre différentes poches de sédiments piégés dans les inégalités du substrat fluvioglaciaire, dont une a livré un tesson d'allure préhistorique, ce sont trois structures en creux évidentes qui ont été mises au jour. La première est une fosse circulaire de 140 cm de diamètre pour 40 cm de profondeur s'ouvrant directement dans le substrat fluvioglaciaire. Elle était remplie d'un sédiment meuble et hétérogène comprenant notamment de gros charbons de bois, des graviers rubéfiés et du sédiment rubéfié en position secondaire.
Interprétée comme un rejet de foyer, sans mobilier, elle a livré une date qui la met en relation avec la première occupation du début du Bronze ancien reconnue sur le site (ETH-83526: 3734 ± 23 BP, 2204-2038 BC, 2 sigma). La seconde structure se trouvait également dans une zone de sédimentation très faible. Il s'agit d'un fond de fossé presque rectiligne d'au moins 18 m de long et d'une vingtaine de cm de large pour 3-15 cm de profondeur conservée. En raison de l'érosion et des destructions liées à l'agriculture dans cette surface à sédimentation faible, on ne peut restituer sa profondeur et sa largeur initiales.
Il a livré deux tessons de facture comparable à ceux des structures campaniformes et bronze ancien provenant des interventions précédentes. Il est donc à mettre en relation avec une des trois occupations reconnues entre la deuxième moitié du 3ᶜ et le début du 2ᶜ millénaire av. J.-C. Enfin, un foyer circulaire, en fosse à pierres chauffées, était situé dans une légère cuvette qui a permis sa conservation. Il a des dimensions de 125 cm de diamètre, avec une profondeur de 15 cm. Le sédiment encaissant était légèrement rubéfié et les pierres éclatées sur place recouvraient en partie un niveau charbonneux dont un échantillon a livré la date ETH-83517 : 4802 ± 24 BP, 3646-3526 BC cal. à 2 sigma.
Ce foyer qui n'est malheureusement pas associé à une couche ou à du mobilier complète donc l'inventaire des occupations du site, avec un foyer de la fin du Néolithique moyen (Cortaillod tardif, voire Port-Conty). La faible sédimentation n'a conservé que des traces fugaces et partielles des occupations préhistoriques qui ont pu potentiellement exister sur tout le plateau. Mais elles permettent néanmoins de mieux comprendre l'occupation du territoire à ces époques dont les vestiges restent rares et ténus. Le foyer du Néolithique moyen est un des très rares vestiges d'occupation terrestre à cette période où l'habitat palafittique est généralisé.

Datation: archéologique. Néolithique ; Bronze ancien. - C14. ACVD, Lausanne, E. Burri-Wyser et Ch. Falquet.