CN 1183, 2539583 / 1184576. Altitude: 446-450m. Dates des fouilles : automne 2019. Références bibliographiques : AAS 101, 2018, 232. Suivi de terrassement pour assainissement de la terrasse nord supérieure, étude du bâti. Surface de la fouille env. 85 m². Château, fortifications.

Les travaux entrepris au château depuis 2012 se sont poursuivis en 2019 avec l'analyse du mur de braie oriental et la fouille partielle de la terrasse nord en vue de l'assainissement de la cave voûtée faisant partie du corps de logis oriental. Trois sondages préliminaires ont été effectués sur la terrasse pour déterminer la présence de couches archéologiques en place. Comme prévu, l'essentiel des niveaux mis au jour sont des remblais liés à l'aménagement de la terrasse au milieu du 18ᶜ siècle. La pente originelle de la colline accusait, entre son point culminant - sur lequel sont construits le donjon et la base de la tour nord-est - près de 7 m de dénivelé avant la construction de la terrasse. La moraine naturelle est apparue uniquement à proximité du donjon roman, dont les fondations sont visibles sur 1.2 m au-dessus du niveau de circulation actuel. En revanche, à l'intérieur de la cour, où la fouille a été agrandie afin de permettre la mise en eau de la fontaine, sont apparus des niveaux charbonneux antérieurs à la courtine gothique d'Othon de Grandson, construite aux alentours de 1277-1286, dont la tranchée de fondation les coupe. Ils sont uniquement conservés à l'extrémité orientale du sondage et il est, pour l'heure, impossible de les rattacher au donjon roman ou à une période antérieure. Sur la terrasse sont apparus les vestiges de diverses maçonneries ou murs en pierres sèches. Le mieux conservé est un mur de gros boulets sans mortier, conservé sur deux assises, parallèle à la façade nord et distant de cette dernière de 70 cm environ, dont seul le parement sud est bien défini. Le parement nord a été perturbé par une canalisation du 20e siècle qui court le long du mur de terrasse. On peut l'interpréter soit comme un vestige antérieur au donjon (altitude du mur 454.78 m en moyenne/sommet des fondations du donjon à 456.59 m), soit comme un aménagement postérieur au donjon, renforçant le bord de la colline avant la construction de la terrasse. Un mur perpendiculaire à la terrasse à proximité de la tour nord-est peut être interprété comme un élément destiné à garder l'archère d'époque Chalon (15° s.) en fonction. Une coulisse en calcaire jaune ainsi qu'un aménagement d'arc dans le mur de terrasse sont liés aux évacuations d'eau de la terrasse nord supérieure comportant au moins trois étapes de construction. Les autres vestiges, plus ténus, apparus dans les sondages (vestige de la quatrième tour ronde ?) seront interprétés lors de la fouille ultérieure de la partie occidentale de la terrasse. L'analyse du mur de braie occidental crénelé a également été entreprise cette année. Elle confirme les observations effectuées hors échafaudages en 1984, lesquelles relevaient déjà la présence d'une base médiévale et de plusieurs réfections (fig. 52). Elle apporte des compléments notamment par la datation dendrochronologique de bois de sapin pris dans le mur (TPQ 1254, LRD19/R7779/N 1001-1002/UC518). Le parapet crénelé dans son état actuel est d'époque Chalon (15ᶜ s.).

Prélèvements : bois. Datation : archéologique; dendrochronologique; historique. Moyen-Âge; Époque moderne. Archéotech SA, Epalinges, A. Pedrucci, A. Tenud et M. Glaus.