CN 1185, 579240/183760. Altitude 537 m
Date de l'intervention: 2012.
Références bibliographiques: AF, ChA 1987/1988 (1990), 51s.; 1989-1992 (1993), 56-68; M. Strub, La Ville de Fribourg: les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 247-315. Bâle 1956; S. Gasser, Die Kathedralen von Lausanne und Genf und ihre Nachfolge. Früh- und hochgotische Architektur in der Westschweiz (1170-1350), 253-262.336f. Berlin 2004; D. Heinzelmann, Ausgrabungen und Bauuntersuchungen im Freiburger Augustinerkloster. CAF 12, 2010, 108-125; AAS 93, 2010, 271s.; CAF 13, 2011, 235s.; AAS 95, 2012, 206, CAF 14, 2012, à paraître.
Analyse et fouilles de sauvetage programmées (restauration). Surface de la fouille 1950 m².
Site cultuel.

La poursuite des travaux de transformation et de restauration de l'ancien couvent des Augustins afin d'accueillir le tribunal cantonal unifié a permis de réaliser, dans les bâtiments conventuels et l'église, de nouvelles fouilles et analyses archéologiques qui se poursuivront encore en 2013.
Dans le couvent, les investigations ont touché les ailes est et nord alors qu'un secteur doit encore être exploré dans l'aile ouest. Les observations très ponctuelles ne permettent pas de reconstituer la succession des premières étapes de la construction: les parties les plus anciennes (2ᵉ moitié du 13ᵉ siècle, dès 1255) ont été identifiées aux extrémités de l'aile nord, mais des transformations ont coupé le lien chronologique entre les deux.
À l'ouest, un mur orienté nord-sud constitue l'étape de construction initiale; un premier corps de bâtiment de 5 m de largeur par au moins 6 m de profondeur s'y appuie à l'est. Les maçonneries essentiellement de boulets sont identiques aux premières phases de construction du couvent repérées à l'ouest, lors des fouilles de la place de jeux en 1988/89.
À l'est, la partie la plus ancienne couvre l'emprise de l'ancien réfectoire d'été, soit une première construction de 8 m de profondeur et de plus de 15 m de longueur dont les maçonneries se distinguent de celles des parties occidentales par la présence importante de la molasse. Le solivage du plancher du réfectoire pourrait appartenir à cette première phase, voire à la suivante qui a été identifiée par le percement de nouvelles ouvertures au sous-sol antérieur à sa subdivision en deux niveaux (au 18ᵉ siècle), la hauteur étant gagnée en surcreusant le substrat molassique. L'aile orientale s'appuie contre les parties les plus anciennes de l'aile nord. Au rez-de-chaussée, la galerie septentrionale du cloître est attestée par plusieurs dalles funéraires qui en formaient le sol. Elle présentait manifestement un retour à l'ouest, ce que les fouilles en cours confirment.
En 2011, les analyses effectuées sur le chœur de l'église ont mis en évidence les différentes étapes de construction et surtout permis la datation des remplages en 1324/25 (LRD11/R6559). L'enlèvement des bouchons des trois baies du chevet en 2012 a confirmé les similitudes de la construction du 14ᵉ siècle avec le cloître de l'abbaye d'Hauterive (1320-30) et la nef de St-Nicolas à Fribourg (vers 1310-44), des marques de tâcherons identiques se retrouvant sur les trois monuments. Certains tailleurs ont donc participé aux trois chantiers. Les barlotières et les traces de vergettes (système de barres maintenant les panneaux d'un vitrail) ont fait l'objet d'observations détaillées pour tenter d'appréhender les vitraux médiévaux dont il ne subsiste que quelques verres bleus et jaunes dans certains écoinçons des remplages. À l'intérieur, deux petits témoins des bouchons de briques maintenus dans la fenêtre nord-est montrent qu'ils étaient contemporains du retable du maître-autel de 1605/06 (LRD12/R6680). Ils portaient en effet un décor de draperie vert foncé à liserés ocre-rouge qui accompagnait le retable manifestement dès sa mise en place et qui est presque entièrement détruit aujourd'hui. Les niches des fenêtres n'ont été fermées au nu du mur que lors des transformations de 1781-85 qui ont impliqué quelques modifications du retable devenu alors trop large.

Datation: dendrochronologique; historique.
SAEF, G. Bourgarel.