CN 1185, 578 850/184 000. Altitude 587 m.
Date des fouilles: 15.2.-28.8. et 20.9.-20.11.2010.
Références bibliographiques: C. Schläpfer, Die Kirche Notre-Dame in Freiburg. ASA V, 1903/1904, 120-137; A. Genoud, La construction de Fribourg et les premiers édifices de la ville au 12ᵉ siècle (2ème partie). ZAK 9, 1947, 80-86; M. Strub, La ville de Fribourg: les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 159-202. Basel 1956; CAF 1, 1999, 61; ASSPA 85, 2002, 344; 4, 2002, 60; 5, 2003, 229; G. Bourgarel, La Basilique Notre-Dame: une vieille dame dévoile peu à peu ses merveilles. CAF 7, 2005, 200s.

Analyse et fouille de sauvetage programmée (4e et dernière étape de la restauration de la Basilique). Surface de la fouille env. 250 m².
Site cultuel, chapelle urbaine.

Les travaux de la restauration de la Basilique Notre-Dame font l'objet d'un suivi archéologique depuis les sondages préparatoires de 1991 (fig. 27). Depuis cette date, nos investigations se sont toujours limitées à l'emprise des travaux, aussi bien en sous-sol qu'en élévation, car la Basilique n'est pas une paroissiale bénéficiant des ressources de l'impôt mais est en main d'une Fondation qui doit trouver auprès de donateurs les capitaux nécessaires. Dans ces circonstances, l'ouverture de surfaces supplémentaires dans le sol ou en élévation pour compléter les données n'était pas envisageable. Les résultats de l'étude resteront donc partiels et laisseront encore de nombreux points d'interrogations pour le plus ancien édifice religieux conservé en élévation en ville de Fribourg.
Les origines de la Basilique se confondent avec celles de l'Hôpital des Bourgeois de Fribourg situé en face, à côté de la halle aux draps. Aucun document d'archive ne relate la création de l'Hôpital, ni celle de Notre-Dame qui en était la chapelle; la première mention de l'hôpital remontant à 1249 et celle de la chapelle à 1255, les deux constructions étaient manifestement achevées à cette époque. La construction de l'un et de l'autre date selon toute vraisemblance de la 1ère moitié du 13ᵉ s. La datation dendrochronologique d'une solive médiévale conservée dans le clocher n'a pas apporté les résultats escomptés, la solive remontant à 1324/25.
Quoi qu'il en soit, les investigations apportent la preuve que la chapelle Notre-Dame est le fruit d'un projet ambitieux, car elle a été conçue dès l'origine dans ses dimensions et ses dispositions actuelles, sans la colonnade et le portique ajoutés en 1785-1787. La première chapelle, d'une longueur de 44 m par 19 m de largeur, est une construction de plan basilical comportant un chœur à cinq pans flanqué, dans le prolongement des bas-côtés, de deux chapelles latérales à chevet plat. Les façades et murs gouttereaux étaient systématiquement rythmés par de profonds contreforts, liés aux murs dès le niveau des fondations et situés en diagonale dans les angles; ces dispositions signifient que l'ensemble aurait dû être couvert de voûtes sur croisées d'ogives. La construction de ce projet ambitieux resté inachevé n'a pas été menée d'un seul jet; elle a connu au moins une interruption après l'érection de la troisième travée de la nef, interruption qui n'a manifestement pas été très longue car les maçonneries de la reprise des travaux sont identiques à celles de l'étape précédente. Au 13ᵉ s., seuls le chœur et les chapelles latérales ont reçu des voûtes; la nef est, quant à elle, restée plafonnée au moins jusqu'au 14ᵉ s. ou au 15ᵉ s., jusqu'à l'érection des piles de la nef centrale et des voûtes finalement réalisées uniquement sur les bas-côtés.
En plus des habituelles monnaies, médailles et épingles, les fouilles ont permis la découverte dans le chœur du gisant gravé de Pierre Dives l'Ancien décédé en 1285 probablement, lors de son second rectorat à la tête de l'Hôpital des Bourgeois. La dalle, d'une longueur de 1,97 m par 1 m à 1,08 m de largeur et d'une épaisseur de 0,25 m, est parvenue jusqu'à nous en bon état grâce à sa réutilisation, avec d'autres dalles, comme couverture du caveau des recteurs au début du 16ᵉ s.; elle s'est trouvée ainsi protégée par les stalles posées en 1507. Il s'agit du seul gisant gravé de cette époque conservé en Suisse romande.

Mobilier archéologique: 137 monnaies.
Datation: archéologique; historique; dendrochronologique (LRD10/R6458).
SAEF, G. Bourgarel.