CN 1185, 539 140/180 820. Altitude env. 434 m.
Date des fouilles: 2.6-11.7.2008.
Références bibliographiques: AAS 90, 2007, 180-182; 91, 2008, 214; RHV 2008, 323-324; C. Brunetti/Ph. Curdy, Yverdon-lesBains et Sermuz à la fin de l'âge du Fer. CAR 107. Lausanne 2007.
Fouille de sauvetage programmée (projet de construction d'un immeuble). Surface de la fouille env. 2200 m².
Habitat. Rempart. Oppidum. Vicus. Castrum.

Pour la troisième année consécutive, l'Archéologie cantonale vaudoise a autorisé l'IASA de l'Université de Lausanne (T. Luginbühl) à continuer les investigations débutées en 2006-2007 et fouiller un nouveau secteur au nord de la parcelle (700 m²). Quelques vestiges antérieurs à l'oppidum ont été découverts sous les sables lacustres et fluviatiles. Le vestige le plus ancien est un pieu daté sous réserve par dendrochronologie de 690 av. J.-C. (fig. 19,1A). Une palissade a également été mise au jour, datant probablement de la Tène moyenne (fig. 19,1B). La structure la plus importante datée de la fin de l'âge du Fer est le rempart (fig. 19,2A), interprété les années précédentes comme un aménagement de berge. De construction similaire au tronçon fouillé entre 1990 et 1994 à l'est et au sud-est de l'oppidum, cet aménagement se caractérise par deux rangées de poteaux et un parement de dalles calcaires étalées lors de son démembrement. Les poteaux arrière ont été parfois doublés, voire triplés. La rangée avant, constituée de poteaux inclinés vers l'arrière, a donné une datation de 81 av. J.-C. (date correspondant à l'abattage des bois de la portion déjà connue du rempart). Des couches de la Tène finale ont également été découvertes dans l'angle sud-est du chantier, conservées dans un ancien lit de la Thièle (fig. 19,2B). Durant le Haut-Empire, la zone est densément occupée. Outre le bâtiment 3 (fig. 19,3), déjà fouillé lors des deux précédentes campagnes, de nombreuses structures en creux ont été repérées dans le secteur sud. La suite du bâtiment à trois nefs découvert en 2007, aménagé à la fin du 1er s. apr. J.C., a été fouillée (fig. 19,4), confirmant ainsi une largeur de 20 m pour cet édifice. Sans lien stratigraphique mais à proximité, une structure de calcaire et de terre cuite interprétée comme un fumoir-séchoir a été dégagée (fig. 19,5). L'analyse de son remplissage est en cours. La partie nord du nouveau secteur a également livré de très nombreux vestiges du Haut-Empire (fig. 19,6). La zone connaît au moins deux grandes périodes d'occupation. La première, caractérisée par des constructions légères implantées dans des remblais n'a pas encore été fouillée intégralement. Elle est remplacée, dans le courant du 2e s., par des constructions maçonnées remaniées à plusieurs reprises. Le plan des structures, qui devra être précisé lors de prochaines fouilles, dessine un ou plusieurs bâtiments divisés en petites pièces. Outre un mur et un puits, de nombreux aménagements de sols (radiers, terrazzi ou plancher calciné) ont été mis en évidence. Ce complexe semble avoir la même orientation que le bâtiment à plan basilical. Cela et sa proximité avec le cours antique de la Thièle, inciterait à le mettre en relation avec des bâtiments à vocation commerciale. Hormis les systèmes viaire et défensif du castrum découverts en 2006 (fig. 19,7), aucun autre élément du Bas-Empire n'a été découvert cette année.

Mobilier: céramique, verre, métal, os, terre cuite, pierre (meules éléments architecturaux), monnaies, enduits peints
Datation: archéologique. De LTD (voire LTC?) au début du 4e s apr. J.-C. - Dendrochronologique. Aux environs de 690 av. J.-C.; aux environs de 81 av. J.-C. (Réf. LRD08/R6122), IASA, Université de Lausanne, F. Lanthemann.
Fig. 19. Yverdon-les-Bains VD, Parc Piguet. Plan des vestiges. En gris clair, structures de l'âge du Fer; en gris foncé, structures gallo-romaines. Dessin IASA, J. Bernal