CN 1086, 592 269/244 511. Altitude 423 m.
Date des fouilles: mai-octobre 1999.
Références bibliographiques: ASSPA 80, 1997, 244; 81, 1998, 291.
Fouille de sauvetage programmée (construction de l'A16 Transjurane). Surface de la fouille env. 2000 m².
Monument funéraire. Mausolée.

L'intervention de 1997, limitée alors au tracé d'une piste de chantier, avait mis en évidence des vestiges gallo-romains en bordure d'un ancien méandre de la Sorne: empierrements, dépotoir, ainsi qu'un important lot de céramique comprenant un pourcentage élevé de TS. De nouveaux sondages en 1998 ayant révélé deux fondations de murs fortement arasés, une investigation complémentaire a été entreprise en 1999. Elle a mis au jour les vestiges d'un mausolée gallo-romain (fig. 19).
L'ensemble des vestiges et leur démolition apparaissaient à la base de l'humus. Du mausolée lui-même ne subsistait encore en place qu'une assise de 4 × 2.30 m permettant de reconstituer au sol la taille de l'édifice. Ce radier en hérisson se trouvait à la base d'une fosse comblée par les fragments de blocs architecturaux, qui fut vraisemblablement creusée dans le but de récupérer jusqu'aux pierres des fondations. Une tête sculptée représentant un homme barbu a également été retrouvée parmi les débris éparpillés au-dessus de la fosse. La pierre utilisée est un calcaire crayeux fossilifère tendre. La masse brute prélevée lors de la fouille représente un volume de 5-6 m³. Les blocs architecturaux sont en cours de lavage. Leur fragmentation prononcée rend l'étude plus ardue.
D'après les premières observations, il s'agit d'une construction étagée du type de celle de Lucius Poblicius à Cologne. Reposant sur une base rectangulaire, elle devait compter un ou deux niveaux rythmés de colonnes et/ou de pilastres. Sur l'un d'eux, était vraisemblablement aménagée une niche abritant le portrait du défunt. L'ensemble était couronné d'une flèche pyramidale ornée d'écailles reproduisant les tuiles d'un toit, et coiffée d'un chapiteau corinthien supportant probablement une pomme de pin. D'après la grandeur des modules utilisés pour les décorations architecturales, on peut estimer que l'édifice atteignait plus de dix mètres de hauteur. A une époque encore non déterminée, le mausolée a été entièrement démantelé jusque dans ses fondations.
Le monument ceint par un enclos (17 × 18.50 m), était décalé vers le mur nord-ouest que bordait, à l'extérieur, un fossé. Cette position décentrée liée à la présence d'un fossé, suggère l'existence d'une voie romaine à proximité immédiate de l'actuel chemin menant à Courtételle.
L'édifice, implanté selon un axe légèrement divergent par rapport aux murs de l'enclos se trouve orienté en direction du village de Rossemaison - emplacement possible de la résidence du commanditaire - qui surplombe la plaine de la Communance. Cette découverte majeure est un indice supplémentaire attestant la présence au voisinage de Delémont d'une agglomération secondaire (cf. J.-D. Demarez, B. Othenin-Girard et al., Une chaussée romaine avec relais entre Alle et Porrentruy 105. Porrentruy 1999).

Mobilier archéologique: blocs d'architecture, sculpture, céramique, verre, monnaies, objets en fer, bronze et plomb, scories de fer.
Faune: ossements.
Datation: archéologique. Fin 1er-2e s. ap.J.-C.
OPH/SAR, V. Légeret.