CN 1301, 2500 329/ 1117 431. Altitude 400 m.
Dates de l'intervention: 14.9.-18.12.2020.
Références bibliographiques: Blondel, L. (1940) Praetorium, palais burgonde et château comtal. Genava 18, 69-87; Blondel, L. (1941) De la citadelle gauloise au forum romain. Genava 19, 98-118; Bonnet, C. (1996) Chronique des découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 1994 et 1995. Genava n.s. 44, 30-32.
Analyse du bâti, fouille de sauvetage non programmée (Rénovation et transformation de l'immeuble). Surface de la fouille 205 m². Habitat, fossé.

La Maison Micheli, située au cœur de la vieille ville de Genève, est un édifice classé depuis 1947. Dans son état actuel, il résulte de la réunion de six corps de logis distincts - quatre du côté de la rue de l'Hôtel-de-Ville et deux du côté de la rue du Soleil-Levant - lors de plusieurs chantiers intervenus entre le 16e et le 19e s. Des bâtiments y sont néanmoins attestés dès le 14e s.
Dans le cadre des travaux de rénovation et de transformation en cours, une analyse du bâti est programmée à la suite du décrépissage des murs, en particulier dans les caves et au rez-de-chaussée. Cette analyse aura lieu principalement en 2021. Le service cantonal d'archéologie est intervenu dès le mois de septembre, suite à la mise au jour de vestiges dans les caves du bâtiment.
Le nettoyage de la base des murs et du sol des caves a fait apparaître dans la partie orientale un sol aménagé en galets d'époque moderne parfaitement conservé, et dans la partie occidentale, les premières marches d'un escalier probablement médiéval (fig. 29) ainsi que la base d'un escalier en colimaçon qui pourrait remonter à la fin du Moyen Âge ou au début de l'Époque Moderne. Ces éléments seront mis en rapport avec l'étude prochaine du bâti auquel ils sont liés. Des sondages ponctuels effectués à l'aplomb des murs ont aussi permis de repérer des structures en creux (petites fosses) dont le remplissage a révélé des éléments de la fin de l'Âge du Fer.
Dans la cave occidentale, les niveaux archéologiques antiques reposaient sous les remblais d'époque moderne. Le substrat sableux encaissant a été rapidement atteint sur les bords de la zone de fouille; ces derniers ont été creusés sur environ 1.3 m de profondeur et sur plus de 9 m de longueur (fouille en cours). L'hypothèse d'un tracé de fossé antique n'est pas à exclure et pourrait correspondre à une portion de la limite de «l'oppidum gaulois» repéré et décrit par L. Blondel sous la place de la Taconnerie.
Dans les espaces situés en rez-de-chaussée, du côté de la rue du Soleil-Levant, la fouille a mis au jour plusieurs aménagements du Bas-Empire, parmi lesquels un foyer, situé à l'intérieur d'un bâtiment dont la limite occidentale est marquée par des restes de maçonnerie et une tranchée de récupération de mur, orientée dans le sens nord-est/sud-ouest, axe correspondant assez précisément au cadastre de la ville gallo-romaine connu à proximité. Plusieurs trous de poteau traversant les structures et les niveaux décrits précédemment constituent les vestiges les plus récents conservés dans ce secteur.
La poursuite des travaux en 2021 devrait permettre de préciser ces premières observations, de compléter le plan de la cité romaine, et de suivre ensuite en continu la construction de la ville médiévale et moderne à travers l'analyse du bâti.

Mobilier archéologique: céramique, objets métalliques, verre, monnaies.
Faune: non déterminée.
Prélèvements: bois, charbons.
Datation: archéologique; historique. La Tène finale (LTD2); antiquité tardive (milieu 4-5 s. ap. J.-C.); Moyen Âge; Époque moderne.
SA GE, Ph. Ruffieux, I. André.