CN 1242, 2527780/1151280. Altitude 373 m.
Dates des fouilles: 6.-7.6.2017.
Site connu.
Fouille de sauvetage (rénovation bâtiment). Surface de la fouille 20 m².
Habitation, bourg médiéval.

L'immeuble n° 70 de la Grand-Rue de Morges se situe au centre du bourg médiéval. Dans le cadre de travaux de rénovation, deux sondages y ont été creusés conjointement au printemps 2017. Le premier a servi à l'aménagement d'une cage d'ascenseur à côté de l'escalier. Il mesure environ 3.20 m de long, 1.65 m de large et 1.65 m de profond. Le second est une longue et fine tranchée pour la pose de canalisations dans le corridor de l'immeuble qu mesure 16.15 m de long, 70 cm de large et 55 cm de profond.
La réalisation de ces deux sondages a révélé plusieurs niveaux et structures en place. Les niveaux archéologiques sont bien conservés et situés immédiatement sous la fine préparation du sol actuel. Bien que potentiellement médiévaux pour certains, les éléments découverts sont rattachés aux périodes moderne et contemporaine, en fonction de catelles de poêles tardo-médiévale ou moderne découvertes.
Le premier sondage, plus profond, a mis en évidence la moraine naturelle. Les plus anciennes structures découvertes sont les fondations de trois murs du local actuel, soit le mur de refend nord, le mur d'échiffre est et le mur de refend ouest. Ces trois maçonneries sont ancrées dans la moraine. La stratigraphie sud présente tous les niveaux archéologiques en place sous le sol actuel. Un niveau charbonneux en lien avec les murs du local correspond soit aux restes de leur construction, soit à ceux de l'occupation originelle; ce niveau est surmonté d'un remblai probablement destiné à la préparation d'un niveau de circulation postérieur, mais il n'en subsiste aucune trace.
Le second sondage occupant le tiers oriental de la largeur du corridor sur la quasi-totalité de sa longueur a mis au jour une plus importante quantité de structures et de couches en place, situées directement sous le niveau de sol actuel. Malgré la faible profondeur de la tranchée, la moraine naturelle a été observée localement. Les plus anciennes structures découvertes sont deux murs arasés à chaque extrémité de la tranchée, fondés dans la moraine. Ces maçonneries présentent un appareillage, des dimensions et un mortier similaires; elles ont dû fonctionner simultanément et témoignent d'une compartimentation antérieure différente de l'espace actuel, alors restreint en longueur. Elles présentent de fortes traces de rubéfaction, c'est donc potentiellement suite à un incendie général ou localisé que ces murs furent arasés et que l'espace fut redistribué, peut-être déjà en l'actuel corridor, limité au sud par la façade actuelle plus en avant sur la rue, dont le tranché de fondation est visible à l'extrémité sud de la tranchée.
Un niveau charbonneux situé directement sur la moraine est lié au mur arasé situé à l'extrémité sud du sondage. Il s'agit soit d'un niveau d'occupation, soit plus vraisemblablement du niveau de démolition de cette maçonnerie, étayant davantage l'hypothèse d'un incendie. La zone est ensuite nivelée par la pose de plusieurs remblais. Le dernier remblai est surmonté d'un niveau sableux préparatoire pour un sol de galets, l'avant-dernier niveau de circulation du corridor. Ce sol est ensuite perturbé localement par la creuse de canalisations contemporaines. Par la suite, le niveau de béton du sol actuel fut posé à même les galets du sol de l'époque moderne.
Il est important de noter ici la densité des vestiges archéologiques et leur bonne conservation immédiatement sous le niveau de circulation actuel, ce sur une surface relativement longue et peu profonde.

Mobilier archéologique: catelles de poêle.
Datation: archéologique. Moyen-Age tardif-16e s.
Archéotech SA, Epalinges, L. Napoli.