CN 1225, 570 430/162 010. Altitude 769 m.
Date des fouilles: avril 2002-juillet 2003.
Site nouveau.
Références bibliographiques: Archéologie fribourgeoise, Chronique archéologique 1987-1988 (1990), 105; 1989-1992 (1993), 128-132; CAF 3, 2001, 61; R. Blumer, Archéologie de la route d'évitement H189 Bulle - La Tour-de-Trême: tout un programme!, CAF 5, 2003, 174-191; ASSPA 84, 2001, 241.
Fouille de sauvetage programmée (construction de la route d'évitement de La Tour-de-Trême). Surface de fouille env. 2600 m². Habitats. Tombes.

Suite à la campagne de sondages réalisée en 2000, une vaste zone archéologique (8000 m²) contenant quelques vestiges protohistoriques, médiévaux et surtout gallo-romains avait été délimitée à l'ouest d'une villa gallo-romaine découverte par toponymie, puis confirmée par un relevé au géoradar et par des sondages. L'intervention programmée a permis la fouille d'environ 2600 m² de cette surface.
Dans un premier temps, il fut possible de déceler et de documenter un grand nombre de structures architecturales (trous et calages de poteaux, sablières, alignements de cailloux, fosses, etc.) dans l'aire ouest du chantier. Ces vestiges peuvent généralement être attribués à l'Epoque gallo-romaine sur la base d'une quantité limitée d'éléments mobiliers souvent très fragmentés. Deux rangées parallèles de cinq négatifs de poteaux de 0.35 m de diamètre, profondément calés dans des fosses quadrangulaires de 1 x 0.80 m, permettent de restituer le plan d'un bâtiment de 120 m² de superficie au sol. L'orientation de cette construction est sud-est/nord-ouest. Des alignements de poteaux moins massifs permettent de subdiviser la surface interne en au moins deux aires. L'aire sud-est comprend, notamment, un foyer en cuvette et une fosse-dépotoir contenant une quantité importante de céramique grossière. A l'est du bâtiment, des trous de poteaux plus épars représentent des constructions annexes en matières périssables. Dans la même zone, plusieurs structures (trous de poteaux sans calage, foyer à plat, fosse-dépotoir) insérées dans le substrat stérile, indiquent une occupation antérieure à l'époque gallo-romaine. Elles sont vraisemblablement attribuées au Bronze final selon des critères stratigraphiques et typologiques.
A l'extrémité sud-orientale du chantier, sous la frange ouest de la couche de démolition de la villa gallo-romaine repérée précédemment (et hors emprises), des vestiges architecturaux (trous de poteaux, sablières, fossés et niveaux de terrassement) permettent de restituer partiellement les phases antérieures à l'établissement gallo-romain définitif. Une première phase, datée de la fin du 1er s. avant notre ère, est représentée par des trous de poteaux et des sablières. Une seconde phase, attribuée au premier quart du 1er s. de notre ère, associe également des trous de poteaux et des sablières. Une phase intermédiaire regroupe des fosses d'extraction et des terrassements. Quelques poteaux sont associés à l'occupation de la villa datée entre le milieu du 1er et la fin du 3e s. de notre ère. Une forte couche de démolition termine la séquence.
A 100 m au sud-est de la villa, une forte couche de dépotoir ayant livré quantité de mobilier gallo-romain du 3e s. de notre ère recouvre une petite voie munie d'une bande de roulement caillouteuse de 1.70 m flanquée de deux accotements blocailleux. Un fragment d'amphore et un fragment de verre bichrome ont été découverts sous la voie.

Faune: restes de boucherie (bovidés, équidés, cervidés, ovicaprinés).
Prélèvements: charbons (C 14), sédiments.
Autres: refus de tamisage. Datation: archéologique. Epoque gallo-romaine.
SAEF (programme H189), R. Blumer, D.V. Banateanu et E. Sauteur.