CN 1184, 556240/190675. Altitude 430 m
Date des fouilles: printemps 2012.
Carottages et sondages (érosion). Surface sondée 4 m². Stations lacustres.

Afin d'établir un bilan archéo-sédimentaire de la station de La Crasaz 1 qui soit le plus optimal possible, un diagnostic archéologique, plus conséquent que celui de 2011, a été réalisé au printemps 2012 sous la forme d'un sondage manuel de 4 m² de surface implanté au cœur du site. Cette opération avait également pour autres objectifs:

- de récolter du mobilier archéologique et des bois afin de dater plus précisément cette station lacustre;
- de déterminer le nombre d'horizons archéologiques;
- de préciser l'état de conservation des vestiges pour pouvoir prendre les meilleures dispositions possibles afin d'optimiser la conservation du site.

Les séquences sédimentaires observées sur 1.50 m d'épaisseur ont révélé deux horizons archéologiques. La couche inférieure, qui se développe à environ 1 m de profondeur, se matérialise principalement par un horizon de galets entiers de taille moyenne et par de rares galets éclatés au feu. Des paillettes de charbon de bois et quelques éléments carbonisés un peu plus conséquents accompagnent ces vestiges qui, bien qu'ils soient modestes, indiquent qu'un site devait certainement se déployer dans cette zone avant le Néolithique final. Dans l'état actuel des recherches, aucun élément ne permet de dater avec précision l'occupation en question qui pourrait peut-être remonter au Néolithique moyen, hypothèse qui reste à démontrer.

Le sommet de la couche supérieure, dont l'épaisseur peut atteindre 0.50 m, est affleurant. La séquence correspond en fait à la ténevière décrite par les découvreurs du site dans les années 1860: une masse importante de galets pour la plupart fragmentés au feu. Compte tenu de son assèchement et de la disparition de la matière organique, on peut imaginer que cet horizon, au sein duquel ont été observées de très nombreuses racines et radicelles attaquant les vestiges organiques, a été compacté.

Ce n'est qu'à 1.50 m de profondeur, soit au niveau de la nappe, qu'apparaît la tête des premiers pilotis. Bien que cette station lacustre soit connue depuis le 19ème siècle, nous ne disposions jusqu'à présent d'aucune datation absolue. Sur la base de l'étude typochronologique du mobilier, notamment des poignards en silex du Grand Pressigny et de quelques tessons de céramique décorés d'impressions à la cordelette, elle avait été rattachée au Néolithique final (Auvernier-Cordé: 2400-2650 av. J.-C.). Or, cinq des six bois prélevés en 2012 ayant livré des dates d'abattage situées entre 2753 et 2751 av. J.-C., on peut en conclure qu'au moins une phase de cette station lacustre appartient au Lüscherz récent. Ces premières dates dendrochronologiques sont donc plus anciennes que les postulats émis jusque-là.

La poursuite des recherches sur le site de La Crasaz 1, avec notamment l'ouverture d'autres fenêtres de fouille en 2013, devrait permettre de préciser l'extension de la station et de confirmer ou d'infirmer l'existence de plusieurs villages superposés.

Enfin, il est à relever que l'atterrissement complet de la couche archéologique supérieure, avec comme conséquence la disparition progressive de tous les éléments organiques et l'arasement des pieux jusqu'au niveau de la nappe, est particulièrement alarmant.

Faune: quelques restes.
Prélèvements: bois pour dendrochronologie, charbons pour C14.
Datation: archéologique. Lüscherz récent. - Dendrochronologique. 2753/52 av. J.-C. et 2752/51 av. J.-C. (Laboratoire romand de dendrochronologie).
SAEF, M. Mauvilly.