CN 1300, 2490 701/1 118 866. Altitude 486.6 m. Date des fouilles: 21.9.-23.11.2023. Date de la découverte: 19.7.2023. Site nouveau. Fouille de sauvetage non programmée (projet de construction). Surface de la fouille env. 240 m². Habitat rural.

Dans le hameau de Peissy (commune de Satigny), une fouille préventive a été ouverte à la suite de sondages positifs effectués par le propriétaire d'un domaine viticole qui cherchait à connaître la profondeur du terrain naturel molassique en amont d'un projet de construction. Ayant constaté la présence d'une couche calcinée particulièrement nette, recouverte par un remblai de destruction riche en tuiles, charbons et blocs de molasse, le propriétaire a contacté le SAGe. Les bâtiments existants de la propriété font partie d'un ensemble remarquable et représentatif des domaines genevois organisés autour d'une cour commune, auquel le recensement architectural cantonal attribue une valeur patrimoniale élevée, en vertu de la qualité des éléments anciens conservés. La cour est actuellement barrée par un mur, mais la couche calcinée découverte à l'est de ce dernier laissait présager qu'elle était autrefois délimitée par un autre édifice, une hypothèse rapidement confirmée par la fouille. Outre le niveau de plancher calciné très bien conservé, trois des murs du bâtiment, ainsi que les fragiles vestiges d'une paroi intérieure légère sur le quatrième côté, ont été mis au jour. Le bâtiment, d'environ 14 m de largeur et dégagé sur environ 7 m de profondeur, se poursuit hors limite de fouille. Un alignement de sept poteaux subdivise intérieurement et longitudinalement le bâtiment qui, dans sa partie orientale, semble disposer de trois espaces distincts, dont deux sont dotés de planchers et délimités par une sablière basse marquant l'emplacement de la paroi occidentale. Le niveau de circulation du troisième espace, dénué de plancher, est aménagé à même la molasse préalablement aplanie. La partie occidentale du bâtiment fonctionne différemment. Une succession de dalles irrégulières de molasse semble offrir un cheminement longitudinal d'environ 1 m de largeur, entre deux parois légères marquées au sol par d'étroites sablières basses, également calcinées, calées par des rangs de galets. Deux évacuations d'eau, matérialisées chacune par deux rangées de galets parallèles recouverts de dalles de molasse, prennent naissance au pied du mur nord; la première sous le plancher du local nord-est, la seconde dans l'espace nord-ouest. Toutes deux convergent au-devant du mur occidental où un canal plus conséquent creusé dans la molasse, d'une vingtaine de centimètre de largeur et de profondeur, se poursuit vers le sud-est, en passant sous le mur du bâtiment. À l'extérieur du bâtiment, l'évacuation d'eau est couverte par des dalles encastrées dans le banc de molasse naturelle qui affleure à l'air libre et qui constitue le niveau de circulation. Outre ce bâtiment dont la fonction n'a pas encore été reconnue, un mur légèrement désaxé par rapport à la façade nord atteste l'existence d'une phase antérieure. Côté sud-est, quatre fosses sont creusées à même la molasse. L'un d'elles est antérieure au bâtiment, comme le montre le chevauchement des structures. Les trois autres fosses, qui fonctionnent ensemble et auxquelles on accède par trois marches taillées dans le substrat, étaient déjà partiellement abandonnées lors de l'incendie du bâtiment. Ce bâtiment est antérieur au cadastre de 1721 sur lequel il ne figure plus, ce que confirment les résultats de l'analyse C14 d'un échantillon prélevé sur le plancher, fixant une fourchette temporelle entre le 16 e et le milieu du 17 e s.

Mobilier archéologique: céramique, métal. Prélèvements: Bois calciné, sédiments, macrorestes. Datation: archéologique ; C14. Époque moderne. - C14. ETH138167, 309 ± 20 BP, 1504-1646 AD, cal. 2 sigma. SAGe, G. Consagra, I. Plan et A. Poncet.