CN 1185, 2570 680/1 190 970. Altitude env. 620 m.
Dates des fouilles : 1.11.-22.12.2022.
Références bibliographiques : Amoroso, H. (2020) 2020.02 - Bois de Châtel. BPA 61, 118-123; Amoroso, H./Ansermet, Ch. (2017) 2017.07 - Bois de Châtel. BPA 58, 159-204; Amoroso, H./Blanc, P. Schenk. A. (2019) Le passé celtique d'Avenches à la lumière des dernières découvertes - Une histoire à réécrire. AVd Chroniques 2018, 62-71.
Fouille programmée.
Surface explorée 200 m².
Carrières de grès et de molasse, fossé, trous de poteau, foyers, fours à chaux.

La poursuite des investigations sur la colline du Bois de Châtel dans le cadre d'un projet de recherche sur le passé gaulois d'Avenches a vu la creuse de trois sondages de diagnostic en complément aux 11 tranchées déjà ouvertes entre 2020 et 2021.
Il s'agissait principalement d'élargir la fouille au niveau de la structure en creux qui avait livré en 2020 le squelette complet d'un cheval. Cette extension a permis de confirmer l'identification de cet aménagement comme un grand fossé d'une dizaine de mètres de largeur, implanté en rupture de pente. Le fond de ce dernier était parsemé d'une succession de foyers plus ou moins bien aménagés, associés à des couches charbonneuses contenant un mobilier faunique, métallique et céramique abondant.
En amont de celui-ci, tout comme une grande partie du pourtour de la colline du Bois de Châtel, la zone investiguée est marquée par des anomalies de terrain bien visibles sur le site et sur le modèle numérique du secteur. L'hypothèse d'un lien entre ces perturbations et l'exploitation des carrières de pierres de construction à l'époque romaine s'est vue une nouvelle fois confirmée par la découverte d'un front de taille sur un banc de grès coquillier et de molasse. Un coin en fer accompagné de deux paumelles étaient encore présents dans une des rainures d'extraction.
Malgré l'arasement des couches archéologiques de la fin de l'âge du Fer résultant de cette activité extractive, une série de cinq encoches de grandes dimensions (max. 100 cm par 40 cm, pour 30 cm de profondeur) creusées dans le terrain naturel et contenant des pierres de calages ont été observées en amont du grand fossé. Distantes d'environ 1.35 m, elles ne sont pas sans rappeler les restes de poteaux fronteaux de certains remparts d'oppida comme ceux mis en évidence à Yverdon-les-Bains.
Creusée 20 m plus au nord, une tranchée longue de 20 m n'a pas permis de mettre au jour la suite de ce dispositif défensif, et seuls des foyers ont été observés sur le tracé supposé du fossé. Ils en matérialisent peut-être le fond. Ce qui est certain, c'est que l'exploitation romaine de la roche ainsi que l'érosion expliquent en grande partie l'absence de vestige. Un dernier petit sondage implanté dans un secteur non impacté par les carrières a permis de documenter une accumulation de plus d'un mètre de couches archéologiques très indurées et contenant du matériel de la fin de l'âge du Fer. Elles correspondent peut-être au matériel mis en place pour créer le talus du rempart.
La mise en évidence des restes d'une fortification de La Tène finale sur le Bois de Châtel constitue le point fort de nos recherches. Emise de longue date, l'hypothèse de la présence d'un oppidum sur cette colline voisine d'Avenches s'en trouve ainsi fortement renforcée.

Mobilier archéologique : céramique, faune, métal, monnaies, architecture.
Datation : archéologique. La Tène finale ; Époque romaine.
Site et Musée romains d'Avenches, H. Amoroso, A. Schenk, Ch. Ansermet.