CN 1243, 538 370/152 725. Altitude 528 m. Date des fouilles: 2003-2004; documentations 2005. Références bibliographiques: RHV 2004, Chronique archéologique 2003, 192-196 ; L. Galioto, Lausanne. Rue Vuillermet 2-4/Place de la cathédrale 11-15. Investigations archéologiques 2003/2004. Rapport inédit, Moudon 2005.

Fouille de sauvetage programmée (projet immobilier). Surface de la fouille 550 m². Habitat. Edifice de culte.

La dernière campagne de fouilles menée en 2003-2004 au nord de la cathédrale de Lausanne a donné lieu à un rapport de synthèse présentant les résultats les plus importants obtenus au cours des diverses étapes d'investigations qui eurent lieu dans ce secteur dès 1992. Lors des campagnes précédentes, l'attention principale s'était portée sur les cloîtres roman et gothique; la campagne de 2003, outre le complément des constructions romanes et gothiques déjà connues, s'est plutôt focalisée sur les vestiges du 1er millénaire, ainsi que sur une construction romaine déjà observée sous la rue Vuillermet en 1988-1989.

Le secteur septentrional est occupé dès l'Âge du Bronze final (trous de poteaux, succession de deux niveaux d'occupation). L'époque romaine voit la zone rehaussée d'une cinquantaine de centimètres, pour abriter au 1er s. apr. J.-C. des aménagements artisanaux (fosses, foyers, zones de travail).

Au Bas-Empire, un bâtiment massif en maçonnerie est construit sur la surface nouvellement remblayée; ce bâtiment occupe une surface minimale de 26.70 x 14 m et comprend plusieurs locaux dotés de sols en mortier et de parois enduites de tuileau très fin. Dans la pièce occidentale, deux solins maçonnés flanquaient la base des murs; tous les mètres, des poteaux verticaux posés sur de gros boulets étaient liés à ce solin. Le rôle de ce mode de construction inhabituel, ainsi que la fonction du bâtiment, restent inconnus. D'après l'étude céramologique, la construction romaine a été en fonction entre le 3e et le 5e s.

Les datations par analyse archéomagnétique de deux foyers implantés dans les sols romains (résultats: 601-857 et 812-866 après J.-C.), ainsi que la présence de trous de poteaux, attestent cependant que les lieux sont restés occupés de manière ponctuelle, sans que l'on puisse définir précisément la nature de cette occupation et leur relation avec le cloître carolingien et la cathédrale de l'évêque Marius (fin 6e s.) située sous la cathédrale actuelle. Vers le 11e s., probablement après la fondation de la cathédrale romane (sous Henri 1er de Bourgogne: 985-1019), un cloître d'environ 30 m sur 20 m, remplaçant les bâtiments romains et carolingiens, est construit à même les sols et murs romains.

Investigations et documentation: Luisa Galioto, Jachen Sarott, AAM, Moudon. Datation: archéologique; archéomagnétique; historique. AC VD, S. Reymond et D. Weidmann.