CN 1185, 2578977/1183945. Altitude 584 m.
Date des fouilles : septembre 2017-octobre 2018.
Références bibliographiques : G. Bourgarel, Fribourg-Freiburg, Le Bourg de fondation sous la loupe des archéologues. AF 13, 121-145. Fribourg 1998 ; G. Bourgarel, Fribourg - Construction d'une ville révélée par ses vestiges. 1980-2007 : vingt-sept ans de recherches archéologiques pour un début de réponse ! In : H.-J. Schmidt (Hrsg.) Stadtgründung und Stadtplanung - Freiburg im Mittelalter, 79-97. Zürich/Berlin 2010 ; G. Bourgarel, Céramique en milieu urbain dans le canton de Fribourg : 1150-1350. In : AS SAM/SBV (Hrsg.) Siedlungsbefunde und Fundkomplexe der Zeit zwischen 800 und 1350 - Habitat et mobilier archéologiques de la période entre 800 et 1350. Akten des Kolloquiums zur Mittelalterarchäologie in der Schweiz - Actes du colloque « Archéologie du Moyen Age en Suisse », Frauenfeld, 28-29.10.2010, 427-447. Bâle 2011 ; H. Schwab, Fribourg (Sarine) ; Quartier du Bourg, rue des Epouses, place de la Cathédrale, rue du Pont-Suspendu et rue des Bouchers. AF, ChA 1980-1982 (1984), 90-126 ; M. Strub, Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse 36, canton de Fribourg II, La ville de Fribourg : les monuments religieux I. Bâle 1956 ; M. Strub, L'image d'une ville zaehringienne. In : Société d'histoire Geschichtsforschender Verein (éds.) Fribourg-Freiburg 1157-1481, ouvrage à l'occasion du huitième centenaire de la fondation de Fribourg, 345-351. Fribourg 1957 ; M. Strub, La ville de Fribourg : introduction, plan de la ville, fortifications, promenades, ponts, fontaines et édifices publics. Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse 50, canton de Fribourg I, 3-59.81-88. Bâle 1964 ; P. de Zurich, Les origines de Fribourg et le quartier du Bourg aux XV et XVIᶜ siècles, Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande XII, seconde série. Lausanne 1924.
Suivi de travaux linéaires, fouilles programmées (travaux préparatoires au réaménagement du Bourg, infrastructures souterraines). Surface de la fouille 930 m².
Habitat. Cimetière.

Les travaux préparatoires au réaménagement des abords de la cathédrale Saint-Nicolas ont fait l'objet d'un suivi systématique et de fouilles surtout dans les rues des Chanoines, du Pont-Suspendu, de la Cathédrale-Saint-Nicolas et de la Poste. Une ouverture sur la Place Sainte-Catherine a également permis d'explorer une surface de 70 m² jusqu'au substrat naturel, complétant ainsi les données acquises dans ce secteur en 1980 (fig. 41).
De nouveaux fragments de tuiles confirment une occupation du site à l'époque romaine, déjà constatée en 1987 à la rue de la Poste. Les principales découvertes remontent au Moyen Âge et plus précisément aux origines de la ville, en 1157, et à son développement jusqu'à la mise en chantier, dès 1283, de l'actuelle église de Saint-Nicolas achevée en 1490. Pour pouvoir construire les premiers bâtiments de la ville, il a d'abord fallu niveler le terrain qui accusait un pendage important en direction de l'est.
L'église primitive, consacrée en 1182, se situe sous la partie occidentale de l'actuelle cathédrale, à l'ouest de deux rangs de 12 à 14 maisons, un côté rue des Chanoines, l'autre côté rue du Pont-Suspendu. L'hypothèse, émise en 1998, des deux rangs ainsi que de la présence d'une ruelle-égout (1.1 m) est donc confirmée dès l'implantation des premières constructions. Les parcelles atteignent une profondeur d'une douzaine de mètres à l'est et de 16 m plus à l'ouest et leur largeur varie de 3 à 8 m, celles de 4 m étant les plus nombreuses. Ces parcelles ont été entièrement couvertes de constructions en ordre contigu dès l'origine. Les premières constructions étaient sur poteaux, remplacées par des édifices sur sablières, puis par des bâtiments en pierre. Des caves maçonnées ont été créées sous les constructions existantes, ou lors de reconstructions suite à un incendie. Côté rue des Chanoines, trois incendies successifs ont précédé la première cave maçonnée. Les premières maisons en pierre - en boulets et tuf - apparaissent dès les débuts de la ville. L'usage de la molasse survient durant la seconde moitié du 12ᵉ siècle pour se généraliser au siècle suivant, lors du remplacement progressif des constructions en bois ou pans de bois par de la pierre.
Les investigations archéologiques ont également permis de fouiller 300 tombes, qui peuvent être réparties en deux groupes. Le premier réunit les sépultures situées à l'ouest des rangs de maisons et liées à la première église Saint-Nicolas, de 1157 au début du 14ᵉ siècle. Le second rassemble les tombes qui recouvrent l'emplacement des maisons et sont liées à l'église actuelle (fin du 13ᵉ à 1825). La partie orientale du cimetière est restée cantonnée à l'emprise des rangs de maisons, dont la base des façades devait faire office de mur de clôture au début. Ce constat prouve que ces parcelles sont restées dans le domaine privé de l'église jusqu'à la suppression du cimetière en 1825, lors de la création de la place Sainte-Catherine. Le mur de clôture a été reconstruit, ou du moins fortement repris, durant la seconde moitié du 16ᵉ siècle simultanément à la construction d'une chapelle funéraire dans l'angle nord-est du cimetière. La chapelle possédait un sous-sol qui servait d'ossuaire. Deux caveaux voûtés de briques ont été aménagés sous l'édifice, qui a été démoli en 1825.
À la rue de la Cathédrale-Saint-Nicolas, les vestiges de maisons montrent que la largeur de la rue atteignait au plus 4 m, comme celle de la rue du Pont-Suspendu avant 1825.

Mobilier archéologique : céramique, métaux (fer, bronze, or).
Matériel anthropologique : 300 tombes.
Faune : nombreux ossements.
Prélèvements : bois calcinés pour dendrochronologie, sédiments.
Datation : archéologique ; historique.
SAEF, G. Bourgarel.