CN 1260, 2506515/1138482. Altitude 428 m.
Date des fouilles: 17.5.-12.8.2016.
Références bibliographiques: AAS 97, 2014, 238-239 (bz et r); 98, 2015, 187-188 (bz) et 218 (r).
Fouille préventive (construction du quartier Petite Prairie). Surface de la fouille 12000 m².
Habitat. Aqueduc.

Cette opération au nord-ouest de la ville a été motivée par la découverte en sondages durant l'hiver 2012-2013 de vestiges d'un site terrestre datant de la fin de l'âge du Bronze, encore rares dans la région. La limite nord-ouest de la fouille avait été dégagée en 2014 lors de la création d'un aménagement routier. Un complément de fouille a également été réalisé sur l'aqueduc amenant l'eau de Divonne-les-Bains (Ain, France) à Nyon dans le périmètre du site de l'âge du Bronze. Sur l'ensemble de l'emprise de fouille, 122 vestiges ont été étudiés. Il s'agit essentiellement de structures en creux de type trou de poteau ou fosse.

Le site a livré également des fossés, des drains dont 24 des Temps modernes voire contemporaine et des paléochenaux. L'habitat de la fin de l'âge du Bronze, établi sur une légère pente, est caractérisé par la présence d'au moins six bâtiments sur poteaux-porteurs de plan rectangulaire, implantés en majorité parallèlement au pendage. On observe quelquefois des réaménagements et des changements d'orientation. Plus au nord, en limite de fouille, un sol couvrant une surface de 10 m² est composé de céramiques à plat et de galets. C'est ce dernier qui a livré la majorité du mobilier céramique dont l'étude en cours situe l'occupation au HaB2 (1000-900 av. J.-C.), ce qui corrobore les datations de la partie fouillée en 2014.

Enfin, nous avons observé un fossé (très arasé), orienté nord-sud, et dégagé en partie en 2013 qui semble se jeter dans un ancien ruisseau. Ce dernier, orienté nord ouest/sud-est et qui traverse toute l'emprise de fouille, a sûrement motivé l'installation de l'habitat, mais a également provoqué l'abandon du site. D'après les études géomorphologiques, l'espace est devenu ouvert, après un probable défrichement. Cette situation a intensifié le processus d'érosion et l'habitat a été abandonné précipitamment suite à des inondations successives qui sont, sur le terrain, caractérisées par une épaisse couche noire hydromorphe Ces sédiments recouvrent en grande partie la surface où sont implantées les structures et comblent également ces dernières.

Le site a été réinvesti à l'époque gallo-romaine avec la mise en place de quatre fossés-drains rejoignant le ruisseau déjà évoqué. Dans trois d'entre eux, un drain composé de galets dont les interstices sont comblés par des fragments de tegulae a été aménagé au fond du fossé. Le quatrième ne dispose pas de cet aménagement mais les couches de sable dans son remplissage indiquent toutefois la présence d'eau lors de son utilisation.

Simultanément à la fouille du site de l'âge du Bronze, les investigations menées sur l'aqueduc en 2013 ont été poursuivies à l'emplacement du virage qu'il fait en direction de la ville romaine (AAS 97, 2014, 239, fig. 31). A cet endroit, le tracé de ce probable ruisseau fossile, pouvant être aussi un fossé anthropique, recoupe l'aqueduc. La présence de fragments de tegulae au fond de son comblement montre qu'il était en eau durant l'Époque romaine L'aqueduc, dont les piédroits sont ici constitués de blocs de calcaire, traverse ce chenal sur un ponton. Celui-ci consiste en une grande dalle reposant sur des blocs faisant office de culées.

Archeodunum SA, Gollion, F. Ruzzu et Ch. Henny.