CN 1085, 573 162/251 612. Altitude 440 m.
Date des fouilles: septembre 2005 et mai/juin 2006.
Références bibliographiques: J.-D. Demarez, Répertoire archéologique du canton du Jura du Ier siècle avant J.-C. au VIIe siècle après J.-C., CAJ 12, 105s. Porrentruy 2001; ASSPA 88, 2005, 364; B. Othenin-Girard, Les fours à chaux de Boncourt, Grands'Combes (Jura, Suisse): époque romaine, haut Moyen Age, XVIIIe siècle. Actes du Colloque des Journées Archéologiques Frontalières de l'Arc Jurassien (JAFAJ), septembre 2005, Besançon/Porrentruy 2007 (à paraître).
Fouille de sauvetage cantonale programmée (projet d'immeubles). Surface de la fouille 2005-2006 env. 1750 m²; sondages 2005 env. 1160 m².
Habitat. Exploitation rurale.

Au sud-est de la ville médiévale de Porrentruy, les fondations de quatre bâtiments gallo-romains ont été partiellement repérées lors de la viabilisation de parcelles destinées à la construction individuelle. Les courtes campagnes de 2005 et 2006 ont permis de préciser les investigations entreprises lors de la découverte du site en 2004 (ASSPA 2005, 364).
Sur un léger replat au nord, au-dessus de la plaine alluviale de l'Allaine, deux bâtiments parallèles organisés autour d'un grand espace vide, suivent une même orientation. L'étendue de l'un d'entre eux a pu être définie (45 × 21.5 m). Ses murs arasés au niveau des fondations, ainsi que l'effondrement de la toiture au-dessus d'un plancher ont préservé des traces d'occupations antérieures (trous de poteau, fosses). Un empierrement considérable, peut-être lié à un dispositif d'entrée, occupait la partie médiane du long côté du bâtiment. Plus au nord, derrière un ancien stand de tir, l'aménagement d'un chemin d'accès a révélé un radier d'aspect antique avec pierres de chant et bordure en galets de rivière. Les données actuelles ne permettent toutefois pas d'attribuer avec certitude cette installation à l'époque gallo-romaine.
Au sud, au pied de la colline, les fondations d'un troisième bâtiment à l'orientation identique, ont été suivies sur une vingtaine de mètres sans révéler de fermeture ni au sud (terrain trop érodé), ni au nord (secteur touché par les travaux de viabilisation avant l'intervention archéologique). Une structure rectangulaire composée de petites dalles calcaires posées de chant, adossée à la perpendiculaire du parement ouest, a été comprise comme les vestiges arasés d'une tombe tardive (haut Moyen-Age?).
Plus au sud, à flanc de coteau, un quatrième bâtiment muni de contreforts a été implanté plein nord, perpendiculairement aux trois autres, suivant une trame d'orientation légèrement divergente. Cet édifice gallo-romain pourrait également dépasser les 40 m, pour autant que l'un des derniers murs découverts en 2006 constitue son flanc ouest.
Jusqu'à présent cinq fours à chaux, dont 3 sont assurément gallo-romains, ont été mis au jour: l'un dans la partie nord du site, les quatre autres dans ou à proximité du bâtiment à contreforts. Deux d'entre eux de dimensions modestes, installés dans l'un des angles de l'édifice, correspondent probablement à une phase d'abandon de l'établissement. Les trois autres sont antérieurs aux bâtiments maçonnés. Le dernier en date, dans une zone d'empierrements complexes en bordure nord du bâtiment à contreforts, a en surface une circonférence de 4-5 m. Il constitue le pendant de l'autre grand four découvert à l'extérieur de l'édifice. Il présente la caractéristique d'avoir été creusé, sur plus de la moitié de sa hauteur, directement dans la roche affleurante et montre un foyer rectangulaire aménagé dans une phase initiale de son utilisation. Cette particularité technique déjà entrevue sur l'un des grands fours de la Perche, a été également observée sur des fours gallo-romains de Boncourt, présentant des réaménagements successifs.
Deux «stèles-menhirs» (interprétation à confirmer) retrouvées lors de sondages et disposées à l'horizontale à proximité des fours, témoignent peut-être d'une occupation préhistorique du site.
Les travaux ont été interrompus au-dessus du bâtiment à contreforts par manque de moyens financiers.

Mobilier archéologique: céramique; scories ferreuses. - Trouvailles isolées: stèles-menhirs (?); tesselle de mosaïque; sesterce de Domitien; borne de l'Evêché de Bâle, 17°-18° s.
Autres: charbon de bois, sédiments, chaux.
Faune: non étudiée.
Datation: archéologique.
OCC/SAP, V. Légeret.