CN 1185, 2578 197/1 183 695. Altitude 619 m.
Date des fouilles : décembre 2022 - mars 2023.
Références bibliographiques : Strub, M. (1964) La ville de Fribourg : introduction, plan de ville, fortifications, promenades, ponts, fontaines et édifices publics. MAH 5, canton de Fribourg I, 159-162 ; 187-191. Bâle ; Morgan, S. (1995) Étude comparative de cinq projets de fortifications bastionnées pour la ville de Fribourg (1634-1709). FGb 72, 221-275 ; Bourgarel, G. (1996) Le canton de Fribourg. In : B. Sigel (réd.), Stadt und Landmauern 2, 119-123. Zurich ; Bourgarel, G. (1998) La porte de Romont ressuscitée. Pro Fribourg 121, 13-28 ; AF, ChA 1987-1988, 35-51; AF, ChA 1994, 57-60; CAF 8, 2006, 254.
Suivi de travaux linéaires. Surface de la fouille env. 90 m². Infrastructure.
Dans le cadre des travaux de terrassement pour l'implantation du chauffage à distance à l'avenue de Tivoli, une section du dispositif de la porterie et de la fortification a été mise au jour et documentée. Une intervention en 1987, dans le cadre des travaux d'établissement d'une galerie commerciale souterraine, avait permis la découverte des premiers éléments enfouis des fortifications fribourgeoises du 17ᵉ siècle au niveau de la porte de Romont. Des éléments d'une redoute avaient notamment été identifiés. Son angle sud, ses côtés sud-ouest, sud-est et nord-est avaient été dégagés. On avait pu mettre en évidence que cette dernière avait été construite en avant de la porte de Romont, datée du 14ᵉ siècle. La redoute constituait un ouvrage avancé, en saillie du mur d'enceinte, correspondant aux nouveaux besoins de la poliorcétique moderne. Porte médiévale et redoute sont encore conservées au 19ᵉ siècle comme on peut le voir sur une lithographie de 1829. Au milieu des années 2000, d'autres sections de mur de la redoute ainsi qu'un ouvrage à cornes, son mur de contrescarpe et le fossé situé entre les deux avaient été mis au jour lors de travaux d'aménagement pour des commerces en sous-sol. Le suivi effectué en 2023 apporte de nouveaux éléments sur l'aménagement des défenses extérieures à la ville au 17ᵉ siècle. Une section du mur nord-ouest de la redoute a pu être identifiée. Dans l'axe de l'avenue de Tivoli, les murs nord et sud d'un pont ont été reconnus. Ils sont conservés sur une hauteur de 2.2 m environ. L'espacement entre les deux parements intérieurs est de 2.7 m sur le tronçon observé. Un ressaut dans la maçonnerie indique le niveau du tablier et par là même celui de la circulation sur l'ouvrage. Un mur transversal à la tranchée plus loin vers l'ouest est interprété comme un mur de contrescarpe. Ces maçonneries présentent des parements constitués de blocs hétérogènes de calcaire et de molasse. Des zones plus irrégulières ou légèrement en saillie correspondent à des placages dus à des phases de réfection. À 3.4 m de profondeur, deux pièces de bois assemblées par tenon et mortaise ont été identifiées. L'une est alignée contre le mur sud et l'autre lui est perpendiculaire. Elles présentent des mortaises témoignant de pièces disparues. Elles pourraient correspondre au soubassement d'un pont en bois antérieur au pont en pierre. Effectué dans l'urgence et alors que le tronçon du CAD avait été annoncé avec un tracé différent, l'enregistrement des données a pu être réalisé et les principales informations consignées, mais un travail complémentaire de mise en forme demeure. La confrontation de ces nouveaux éléments aux découvertes plus anciennes permettra d'affiner la compréhension de cette zone d'accès à la ville. Le dépouillement de certains fonds d'archives a pu également donner un cadre historique supplémentaire aux vestiges. Par un décret du 20 novembre 1855, le Grand Conseil du canton de Fribourg adopte la démolition de la tour de Romont. En 1856, cette dernière sera démolie avec les remparts à proximité, modifiant de manière définitive cette portion de la ville.

Mobilier archéologique : céramique, matériaux de construction, bois
Prélèvements : bois, lapidaire.
Datation : archéologique ; archivistique ; iconographique. Époque moderne.
SAEF, M. Liboutet et G. Koenig.