CN 1203, 542 000-542 700/178 600-179 000. Altitude 540-550 m. Date des fouilles: dès décembre 1993, encore en cours actuellement. Sites nouveaux. Fouille de sauvetage programmée (construction de l'autoroute RN1). Surface de fouille env. 12000 m². Habitat. Canalisation en bois.

Les sondages effectués en 1993 ont permis de repérer plusieurs sites dans le vallon de Pomy-Cuarny répartis sur une longueur de 1,3 km. À l'est sont apparus les vestiges de plusieurs constructions datées de LT D1, disposées sur 150 m. Le bâtiment 1 (fig. 9) a une forme rectangulaire de 8 x 3,5 m avec cinq trous de poteaux sur les longs côtés, trois à l'arrière et apparemment quatre en façade(?). Au centre se trouvait un foyer constitué d'une dalle de quartzite rubéfiée. Aucune trace de torchis ni de sablière basse n'a été retrouvée. Le bâtiment 2 (fig. 9), de plan rectangulaire également, n'est visible que par une tranchée d'implantation de sablières basses et les traces d'une rangée de poteaux centraux. Là encore, aucun élément constitutif des parois et de la toiture n'a pu être mis en évidence. Il est recoupé par un petit grenier surélevé sur quatre poteaux porteurs délimitant un carré de 2,5 m de côté. Le bâtiment 3 est un grand édifice à poteaux porteurs implantés dans une sablière basse et à parois de torchis. Le plan, encore incomplet pour l'instant (fouille en cours), comprend au moins une paroi intérieure. Il s'agit là vraisemblablement de l'aire d'habitat de l'exploitation agricole.

À l'époque romaine, une conduite en bois (fig. 10) a été implantée dans le site, recoupant le bâtiment 3: elle est composée de tuyaux monoxyles de sapin blanc et de raccords de chêne, datés par dendrochronologie de 115 ap. J.-C. pour le sapin et de 112 ap. J.-C. pour le chêne. Le bois est conservé sur une cinquantaine de mètres, et il a été possible de suivre la «trace» de la tranchée d'implantation sur environ 275 m. La conduite, orientée est-ouest, amenait l'eau du coteau de Chaboleire vers le village de Pomy, au lieu-dit Froide Fontaine. Il est probable qu'elle alimentait une villa romaine qui a été fouillée partiellement à cet endroit, au 19e s. Plus à l'ouest est apparu un bâtiment rectangulaire du 2e s. ap. J.-C. de 10 x 15 m dont le plan reste à compléter (fouille en cours). Construit en bois et en terre, il est établi sur un épaulement qui dominait le fond marécageux du vallon. L'emplacement était assaini par deux fossés drainants aboutissant à un puits perdu. La limite du marais a été retrouvée une vingtaine de mètres plus loin en aval, 3 m plus bas en altitude absolue. Des traces d'activité artisanale ont été relevées à l'intérieur du bâtiment. Il faut mettre cet édifice en relation avec celui d'un site proche (non encore fouillé) à 100 m au sud-ouest, où les sondages préliminaires ont mis au jour un foyer domestique à dalle d'argile rectangulaire d'époque romaine.

À l'extrémité du vallon, une fouille effectuée sur la largeur d'une piste de chantier (10 m), a permis de dégager les vestiges de deux phases d'établissement, la première de LT D et la seconde du Bas-Empire/Haut Moyen-Âge. La fouille programmée en 1996 permettra d'apporter plus de précisions quant à l'importance réelle du site.

Direction du chantier: P. Nuoffer, F. Thodé. Matériel archéologique: céramique, fer, bronze (fibules, aiguilles, anneau), faune, verre (perle), plomb. Datation: archéologique: LT D1, 2e s. ap. J.-C.; dendrochronologique: Réf. LRD94/R3610C/R3783A: 112-115 ap. J.-C. P. Nuoffer, F. Thodé et F. Menna, Gollion.