CN 1203, 2533 230/1 170 720. Altitude 459 m.
Dates de l'intervention : 24.-25.11.2020 (diagnostic) ; 18.1.-26.2.2021 (fouille, tranche 1) ; 14.-17.6.2021 (fouille, tranche 2).
Références bibliographiques : Vital, J./Voruz, J.-L. (1984) L'habitat protohistorique de Bavois-en-Raillon (Vaud). CAR 28. Lausanne ; Haldimann, M.-A. (2002) Entre Antiquité tardive et Haut Moyen-Âge : la céramique en Suisse occidentale. In : R. Windler/M. Fuchs (éd.) De l'Antiquité tardive au Haut Moyen-Âge (300-800) Kontinuität und Neubeginn. Antiqua 35, 141-148. Bâle.
Fouille préventive (construction de 13 appartements, d'un parking souterrain et de deux villas jumelées). Surface de la fouille 2000 m². Habitat, artisanat.

Les résultats issus du diagnostic mené en novembre 2020 sur la parcelle n°243, au lieu-dit En Martherey, ont donné lieu à un avis favorable de l'Archéologie cantonale pour qu'une fouille soit entreprise les mois suivants. L'opération, conduite en janvier-février 2021 puis en juin de la même année, a concerné une superficie d'un peu plus de NANA et a livré près de 245 structures en creux, principalement des trous de poteaux. Plusieurs phases d'occupation ont pu être reconnues, allant de la Protohistoire au 13e s.

Le site se trouve à l'emplacement d'un verger, au cœur du village de Bavois, sur un terrain accusant un léger dénivelé en direction de la plaine s'étendant plus à l'ouest. L'existence d'un bourg n'est mentionnée qu'en 1386 puis en 1403, date à laquelle il semble déjà décliner. Au début du 15e s., deux seigneureries existaient au village : le château-dessus, probablement construit au début du 14e s., accompagné d'un bourg et entouré d'un mur d'enceinte ; le château-dessous, une maison forte à vocation agricole.

Les structures apparaissent à une cote comprise entre 456.49 m et 460.84 m. L'extension maximale du gisement archéologique n'a pu être appréhendée, les vestiges de ces occupations se prolongeant en dehors de l'emprise de fouille, en direction du nord et du sud-est notamment.

Une quinzaine de tessons de céramique pouvant être associés à la Protohistoire au sens large ont pu être collectés, au sommet du substrat géologique ou dans le comblement de certaines structures en creux. Ce matériel a aussi été découvert en position secondaire dans le remplissage d'aménagements assurément médiévaux.

La majorité des creusements mis au jour se rattachent au premier Moyen Âge (époques mérovingienne et carolingienne). Un fond de cabane muni de quatre poteaux corniers, d'un trou de poteau central et d'une tranchée d'implantation des parois a par exemple été mis au jour à l'est de l'emprise investiguée. Son comblement a livré une quinzaine de tessons de céramique bistre et quelques charbons pour lesquels une analyse radiocarbone a été réalisée et dont les résultats ont donné un âge calibré situé entre 410 et 550 (ICA 14C 5623, 1610 ± 30 BP , 410 (95.4%) 550 cal. AD). Quelques plans de bâtiments ont pu être restitués parmi lesquels celui d'un édifice à deux nefs et pignon en abside, pourvu d'un petit appentis quadrangulaire, dont l'abandon pourrait se situer durant le 7e s.

Au cours du second Moyen Âge, le site est toujours occupé mais de façon plus sporadique. Une structure semi-enterrée, conservée jusqu'à 1.3 m de profondeur, est installée dans la partie orientale du site. Son fond est percé de plusieurs trous de poteaux implantés peu profondément et d'un semis de trous de piquets interprétés comme les vestiges de métiers à tisser horizontaux (fig. 58). Son abandon intervient aux alentours du 12e s. Plus au nord-ouest, un cellier muni de quatre poteaux corniers a également été découvert. Un important niveau charbonneux déposé sur le fond de la structure a permis de le dater du 13e s.

Mobilier archéologique : céramique.
Prélèvements : charbons.
Datation : archéologique ; C14. Protohistoire ; Antiquité tardive ; haut Moyen Âge, Moyen Âge.
Archeodunum SA, Cossonay, X. Petit.