CN 1165, 575 160/197 540. Altitude 428 m.
Date des fouilles: 11.1.-19.2.2010.
Références bibliographiques: C. Muller, Les Stations lacustres du Lac de Morat. Annales fribourgeoises I.4, 1913, 158; H. Schwab, Jungsteinzeitliche Fundstellen im Kanton Freiburg. Schriften zur Ur- und Frühgeschichte der Schweiz 16. Basel 1971; Ch. Pugin/P. Corboud, Inventaire et étude des stations littorales de la rive fribourgeoise du lac de Morat. Rapport interne SAEF non publié, 2001.
Fouille de sauvetage programmée (érosion).
Surface de la fouille env. 400 m².
Habitat lacustre.

Suite à des observations réalisées en 2009 par Joachim Köninger faisant état d'une érosion alarmante d'une partie de la station lacustre de Murten-Segelboothafen, soit une bande nord-est/sud-ouest de 35 m de longueur et environ 5 m de largeur, décision fut prise d'organiser en 2010 une campagne de sauvetage programmée. Débordant quelque peu de la zone mise à mal, la fouille subaquatique a en fait concerné une surface de 350 m².
Pour mémoire, nous rappellerons deux points: cette station a fait l'objet durant le dernier quart du 19e s. d'une exploitation intense et plus ou moins ordonnée, qui livra un riche mobilier appartenant, d'après les différents auteurs, pour l'essentiel au Néolithique final; des observations faites en 2000 par Pierre Corboud puis en 2009 par J. Köninger indiquaient encore la présence d'une couche archéologique peu épaisse contenant du matériel archéologique et des pilotis.
Dans la zone explorée en 2010, seuls des lambeaux de couches organiques très lessivées ont été observés. La présence de mobilier archéologique (lames de haches, artefacts en roches siliceuses, matériel de mouture, tessons de céramiques et restes fauniques) constitue une preuve indirecte d'une recrudescence récente des méfaits de l'érosion. Près de 650 pieux ont été recensés, relevés et échantillonnés. Avec 129 individus, les pilotis en chêne représentent environ 20% du total. Leur diamètre oscille généralement entre 6 et 13 cm, mais une demi-douzaine d'entre eux présente un diamètre avoisinant les 30 cm.
Faute de résultats dendrochronologiques disponibles à ce jour, seule l'analyse du matériel archéologique est à même de nous fournir quelques pistes de travail. Contrairement aux allégations des anciens chercheurs, l'essentiel des éléments à valeur typochronologique récoltés lors de la fouille de 2010 appartiennent incontestablement au Néolithique moyen au sens large. Nous pensons notamment à une belle série de tessons de céramique présentant des mamelons sur ou sous le bord. Les évocations du Néolithique final sont nettement plus timides, voire absentes.
L'érosion et les activités humaines (présence d'un port) continuant manifestement leur œuvre de destruction, un suivi particulièrement attentif de l'évolution de cette station demeure plus que jamais d'actualité.

Faune: fréquents restes fauniques.
Prélèvements: bois.
Datation: archéologique. Néolithique moyen II.
SAEF, M. Mauvilly et R. Blumer.