CN 1145, 2573 759/1 212 541. Altitude 436 m. Date des fouilles: juillet 2018 - août 2019 Date de la découverte: juin 2018. Site nouveau. Références bibliographiques: Gerber, Ch. (2021) La Neuveville, rue du Collège 5. Un noyau bâti de la fin du 14° siècle. ArchBE 2021 (en prép.). Analyse de bâti programmée (assainissement complet de l'immeuble). Surface des investigations env. 800 m² (élévations et sols). Habitat.

Le bâtiment de la rue du Collège 5 est adossé au mur d'enceinte oriental de la ville médiévale de La Neuveville, fondée vers 1312/18. Au contraire de ses façades remaniées aux 19° et 20° s., les niveaux intérieurs présentaient une substance historique de qualité encore largement conservée. Le projet prévoyant d'occulter les enduits par des éléments rapportés, la substance bâtie ne put être que ponctuellement dégagée et analysée. L'étude dendrochronologique a mis en évidence une succession de chantiers, dont le plus ancien remontait à 1374. Deux solivages portant les planchers des 1er et 2ᵉ étages se rapportaient à cette première phase qui suivit de quelques décennies l'édification du mur d'enceinte. Le bâtiment vint à priori occuper une parcelle restée vierge de construction. Au sud, les solives s'inséraient dans la maçonnerie en pierre d'une maison existante qui connut un violent incendie (parement rubéfié), alors qu'au nord, le mur était lié aux solives taillées dans des bois abattus en 1373/74 (fig. 66). L'extension vers l'ouest du bâtiment au cours de cette phase demeure inconnue. Mais, à la fin du 15° s., la parcelle fut occupée dans sa totalité: les murs mitoyens en pierre calcaire furent élevés ou consolidés, et associés à un mur de refend percé d'une porte en plein cintre à encadrement calcaire chanfreiné. Le solivage qui se rapportait à cet aménagement subdivisant le rez-de-chaussée a été daté par dendrochronologie de 1489d. En 1507, la pièce est du 1er étage reçut un plafond constitué à l'origine d'épais madriers posés sur de larges solives moulurées. Ces madriers étaient ornés d'un décor de fines lignes incisées et furent remployés comme plancher sous le dallage de tomettes de la cuisine du 1er étage. Ils livrèrent la même datation dendrochronologique d'abattage que les solives: 1506/7d! D'autres chantiers, tous datés par dendrochronologie, furent identifiés comme la pose en 1732 d'un plafond à entrevous en chevrons au 1er étage, l'installation de la charpente actuelle en 1789 et l'insertion d'une lucarne montecharge en 1828/29. Au 19ᵉ s., cette maison urbaine à caractère bourgeois fut transformée peu à peu en immeuble de rente abritant un commerce ou atelier au rez-de-chaussée et trois petits appartements dans les étages. En 1974, le couple d'artistes grisons Gian et Erica Pedretti quittent Celerina et s'installent dans cette maison; les silhouettes de chamois peintes sur la façade ouest évoquent leur attachement à l'Engadine.

Prélèvements: dendrochronologie. Datation: historique ; dendrochronologique. Moyen Âge ; Époque moderne S A B, Ch. Gerber.