CN 1185, 2579 229/1 183 749. Altitude 552 m.
Date des fouilles : mars 2023
Références bibliographiques: CAF 9, 2007, 122; CAF 12, 2010, 108-125; CAF 13, 2011, 235-236; CAF 14, 2012, 165-166; CAF 15, 2013, 94-103; 144-145; CAF 16, 2014, 136-137; CAF 17, 2015, 151-152; CAF 23, 2021, 104, 121-122; JBAS 93, 2010 271-272; JBAS 94, 2011, 271-272; Morel, P. (1982) L'Église Saint-Maurice de Fribourg - Sankt-Moritzkirche Freiburg. Fribourg; Rück, S. (2007) Rapport de coordination, Église Saint-Maurice.

Suivi de chantier, analyse du bâti (restauration de l'autel Sainte-Anne). Surface de la fouille env. 18 m².
Cultuel/rituel.
Au début de l'année 2023, l'église Saint-Maurice a vu la dépose du retable de l'autel Sainte-Anne en vue de sa restauration. Ce premier projet s'inscrit dans une phase plus large de protection et de valorisation des autels de la nef. L'installation d'échafaudages a été l'occasion pour le Service archéologique de l'État de Fribourg de réaliser une documentation du mur interne jusqu'ici dissimulé.
Derrière les panneaux du retable, une superposition de couches picturales est apparue, dont l'une comporte des décors. La partie centrale était quant à elle nue, laissant apparaître les pierres de taille en molasse formant le parement interne initial du collatéral nord. On y découvre les traces d'outils tels que la laie, qui a permis de façonner les blocs, les traces de pic pour le décroutage et la mise en place des enduits ultérieurs ou bien encore plusieurs marques de hauteur d'assise, y compris en partie inférieure au travers des peintures. Malgré son caractère limité, cette fenêtre d'observation a par ailleurs révélé, à quelques mètres au-dessus du sol de la nef, une partie de l'ancienne porte à linteau sur coussinets qui est encore visible depuis l'extérieur où son linteau est droit. Cette ouverture desservait vraisemblablement une ancienne chaire, à laquelle on accédait par une volée de marches depuis le cloître. Une porte identique était en effet identifiée par le SAEF entre 1985 et 1990 à 2 m au-dessus du sol de l'Église des Cordeliers FR et dont le taq fût placé en 1440 en raison des décors peints recouvrant son bouchon. Dans l'église des Augustins, la partie inférieure du mur (1326-1369) semble uniforme et l'ouverture de la porte d'origine. Le bouchage de la porte des Augustins est également scellé par un enduit peint dont le style plus tardif le place entre la fin du 16ᵉ s. et le début du 17ᵉ s. l'abandon de la porte remonte donc au plus tard à cette période. En partie inférieure toutefois, le même décor vient masquer les maçonneries ainsi que les arrachages éventuels qui auraient permis de confirmer la présence d'une installation liturgique telle qu'une chaire. Ce décor, malgré son usure, se distingue encore par sa qualité picturale excluant ainsi tout sondage. On y reconnaît les drapés des femmes en position de prière, deux cartouches, un blason et deux vignettes de personnages séparées par une colonne. La partie inférieure représente une corniche en trompe-l'œil, avec la représentation d'éléments architecturaux tels qu'un buste et des pointes de diamant. La colonne sépare clairement deux compositions qui ne sont pas liées à l'autel actuel. L'identification des armoiries y figurant permettrait d'en affiner la datation.
À partir de 4 m au-dessus du sol derrière le retable, la maçonnerie devient hétérogène et met en œuvre des blocs remployés comportant encore plusieurs phases de décors peints sans connexion et percés par de nouveaux trous de pince. Ces importantes perturbations sont liées aux césures visibles sur le parement extérieur au même niveau. Les relevés archéologiques réalisés par le SAEF en 2013 avaient en effet mis en évidence la reprise totale des baies du collatéral nord en 1782/1783, en vue de leur déplacement. La suppression de la baie centrale, initialement située au-dessus de la porte, est à l'origine de ces changements importants dans la maçonnerie.
Le reste du mur est couvert par diverses couches de plâtre, enduit et peintures. Les fixations du retable (1746) sont également venues perforer le parement et ses décors.

Datation : archéologique ; dendrochronologique ; archivistique.
SAEF, C. Niot.