CN 1185, 2578 439/1184337. Altitude 622 m.
Date des fouilles : janvier-juillet 2016.
Références bibliographiques : M. Strub, La ville de Fribourg : introduction, plan de la ville, fortifications, promenades, ponts, fontaines et édifices publics. canton de Fribourg I, = Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse 50, 147-159. Bâle 1964 ; G. Bourgarel, Le canton de Fribourg. In : B. Sigel (Red.) Stadt- und Landmauern. 2, Stadtmauern in der Schweiz. Kataloge, Darstellungen. Veröffentlichungen des Instituts für Denkmalpflege an der ETH Zürich 15, 2, 116-119. Zürich 1996 ; G. Bourgarel, La porte de Romont ressuscitée. Pro Fribourg, no spécial 121, 14-18. Fribourg 1998 ; A. Lauper, La ville de Fribourg en Nuithonie. In : Société d'histoire de l'art en Suisse (éd.) Fribourg-Valais. Guide artistique de la Suisse 4b, 57 Berne 2012.
Suivi de chantier, analyse du bâti (réfection de la couverture, entretien des maçonneries). Surface de la fouille 560 m². Enceinte.
Dressé entre 1410 et 1412, ce tronçon de muraille appartient à la dernière enceinte érigée à l'ouest et au nord de la ville entre 1397 et 1416. L'enceinte courait sur une longueur de 1570 m, mais il n'en subsiste plus qu'un tiers, le plus long tronçon conservé d'un seul tenant mesurant encore 430 m y compris les 62 m de celui qui vient d'être étudié. Il jouxtait au sud la tour du Blé, démolie en 1825.
D'une épaisseur de 1.50 m, la muraille s'élève à une hauteur de 8.50 m à partir du terrain actuel. L'ensemble a été soigneusement parementé de moellons de molasse taillés à la laye brettelée sur lesquels sont incisées des marques de hauteur d'assises en chiffres romains, de V à XIII, soit de 26 à 58 cm de hauteur. Sur les deux parements, le chemin de ronde forme une légère saillie constituée par les dalles de couverture qui sont légèrement biseautées pour créer un pendage du côté de l'intérieur de la ville et sur lesquelles prend appui le parapet, dont les créneaux et les merlons sont également recouverts par des dalles biseautées avec un pendage orienté vers la campagne. Ces dispositions montrent qu'aucune couverture n'était prévue à l'origine. Toutefois, des orifices quadrangulaires ménagés à la base du parapet lors de la mise en œuvre indiquent qu'une toiture était envisagée telle celle réalisée sur l'enceinte du Gottéron. Cette dernière, érigée de 1402 à 1406 avec un chemin de ronde et un parapet crénelé également revêtus de dalles biseautées, a été dotée d'une toiture en 1441/1442 ; les supports de la charpente ont alors été posés sur le chemin de ronde où ils entravaient le passage. Sur le tronçon d'enceinte analysé, les supports de la couverture du chemin de ronde n'ont finalement pas été posés sur ce dernier, mais insérés entre les dalles de manière à faciliter la circulation. La couverture a été mise en place en 1444/1445, trois ans après celle de l'enceinte du Gottéron, et sa charpente présente les mêmes caractéristiques : bras de force placé sous les chevrons-arbalétriers et pannes en renforcent la rigidité à chacun des poteaux, alors qu'une panne faitière prend appui par l'intermédiaire de potelets sur une poutre longitudinale posée sur les entraits. Les poteaux sont fichés dans des sablières posées sur le chemin de ronde, elles-mêmes liées aux supports insérés entre les dalles. Bien protégée des intempéries, cette charpente est quasiment intégralement conservée. Régulièrement entretenue, la couverture a livré une dizaine de types de tuiles, dont les plus anciennes, de grandes tuiles à découpe droite et tenon crochu, sont probablement d'origine.
Côté campagne, la muraille a subi des travaux d'entretien et quelques transformations. Les créneaux ont été obstrués pour y insérer des meurtrières à mousquets. Au sud, le parapet reconstruit sur une longueur de 14 m n'est percé que par ce type de meurtrières. Ces transformations ne sont pas datées, mais elles ont été réalisées sur l'ensemble des fortifications de la ville à partir de 1560. Le parement a été rejointoyé simultanément à une reprise ponctuelle formant une bande horizontale de 5.50 m de longueur dont la base se situe à 4 m de hauteur. À la jonction du parapet original et de la partie reconstruite, quatre logements de poutres marquent peut-être l'emplacement d'une bretèche en bois ou d'une installation de chantier. Enfin, à la base et sur une longueur de 33 m, le parement a été renouvelé en plusieurs étapes à partir de 1926.
Mobilier archéologique : échantillonnage de tuiles.
Prélèvements : 12 prélèvements sur les bois de la charpente, poteaux, entraits, sous-fâtière, panne et lattes, datés par le Laboratoire romand de dendrochronologie (réf. LRD16/R7268).
Datation : historique ; dendrochronologique ; archéologique SAEF, G. Bourgarel.
Fig. 45. Fribourg FR, Tour Rouge. Façades et marques de tâcherons. Dessin SAEF, W. Trillen. L'incendie de 1577 ne s'est pas limité à la toiture, contrairement à ce que disent les sources. Ses traces sont présentes à chaque niveau. Toutes les poutraisons ainsi que la charpente ont été renouvelées avec des bois abattus en 1577/1578. La charpente a été mise en œuvre en 1578 d'après deux inscriptions figurant au premier niveau des combles. Les canonnières des faces est, sud et nord ont été créées lors de ces travaux. Dès lors, comme l'attestent des inscriptions dès 1606, la Tour Rouge n'a subi que des travaux d'entretien, notamment en 1908-1909, 1924 et 1955.
Mobilier : tuiles plates et tuiles faîtières.
Prélèvements : 37 bois prélevés et datés par le Laboratoire romand de dendrochronologie, réf. LRD16/R7272.
Datation : historique ; archéologique ; dendrochronologique.
SAEF, G. Bourgarel.
Fribourg FR, Enceinte secteur tour du Blé
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Détail de la chronique
Commune
Fribourg
Canton
FR
Lieu-dit
Enceinte secteur tour du Blé
Coordonnées
E 2578439, N 1184337
Altitude
622 m
Numéro de site cantonal
--
Numéro d'intervention cantonal
--
Nouveau site
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Prélèvements
bois/charbon de bois
Analyses
dendrochronologie
Institution
--
Date de la découverte
--
Surface (m2)
560 m2
Date de début
01 janvier 2016
Date de fin
31 juillet 2016
Méthode de datation
dendrochronologique, historique, archéologique
Auteur.e
--
Année de publication
2017
Époques
Moyen Âge, Époque moderne, Époque contemporaine
Type de site
infrastructure (military_installations )
Type d'intervention
suivi de chantier
Mobilier archéologique
céramique (élément architectural (prélevé))
Os
--
Matériel botanique
bois/charbon de bois
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