CN 122, 529 680/168 480. Altitude 477 m.
Date des Fouilles: 15.10.-2.11.2012 et 14.2.-15.3.2013.
Site nouveau. Sondages. Fouille de sauvetage programmée (gravière). Surface de la fouille 5500 m²

Habitat. Tombe. L'ouverture d'une nouvelle gravière sur la commune d'Orny a conduit l'Archéologie cantonale à prescrire des sondages de diagnostic sur le secteur menacé par l'exploitation. Les parcelles concernées se situent dans la plaine alluviale du Nozon, au pied nord de la colline du Mormont.

L'opération a révélé plusieurs trous de poteaux d'époque indéterminée, concentrés au sud-est de la surface sondée ainsi que les vestiges d'une tombe à incinération datée du HaD1 matérialisée par une faible quantité d'ossements brûlés disposés en pleine terre, appartenant à un individu adulte ou à un grand adolescent. Les restes humains sont associés à un disque ajouré et à un brassard-tonnelet caractéristiques du HaDI, fragmentaires et incomplets les deux, ayant subi une déformation par le feu. Des tessons de céramique protohistorique ont également été découverts lors des investigations.

En raison de l'urgence des travaux, un plan d'intervention a été défini avec l'exploitant pour réaliser la fouille des zones où se concentrent les anomalies repérées, en fonction de l'avancement de la gravière.

La première phase d'investigations, entreprise dans l'angle sud-est de la surface menacée, a mis en évidence une occupation remontant au moins au Bronze final. Il s'agit de lambeaux de couche organique piégés dans des dépressions naturelles, qui ont livré trois foyers à pierres chauffées associés à une faible quantité de céramique et d'ossements animaux. Ce niveau a été en grande parti oblitéré par les alluvions provenant du Nozon, qui ont lessivé terrain en dispersant les rares éléments de mobilier céramique.

Des fonds de trous de poteaux découverts sous les dépôts polliraient attester une phase d'occupation plus ancienne. Des analyses radiocarbone, effectuées sur des charbons provenant de leur remplissage, permettent de faire remonter deux des structures découvertes au Mésolithique ancien. Toutefois, aucun élément caractéristique contemporain n'a été mis au jour; il n'est pas possible de rechercher le plan d'éventuels aménagements au sein des structures, dont le niveau d'implantation a été érodé et qui peuvent donc appartenir à des phases chronologiques distinctes.

Le même secteur a encore été fréquenté durant l'Antiquité et le Moyen-Âge, comme l'attestent les nombreuses monnaies découvertes. Elles ne peuvent pas être rattachées à des couches d'occupation et semblent résulter de pertes accidentelles lors de périodes où le pied du Mormont servait de lieu de passage. Elles se retrouvent localement mélangées avec des tessons de céramique protohistorique, probablement en raison des labours qui ont profondément entaillé le terrain. Enfin, les nombreuses coulures de bronze pourraient résulter d'activités métallurgiques dont les structures ont disparu.

La deuxième phase de fouille, réalisée plus à l'ouest, a révélé plusieurs concentrations de charbon et de sédiment rubéfié qui s'inscrivent dans des dépressions de forme variable. Il s'agit de chablis brûlés dont la fréquence sur une vaste surface suggère qu'ils ont été volontairement incendiés, même si aucune trace d'occupation directe n'a été repérée dans cette zone. Ces vestiges, également scellés par des alluvions qui ont érodé leur niveau d'ouverture, ne peuvent être rattachés à aucune couche en particulier. Toutefois, les nombreux charbons prélevés devraient permettre de dater cette phase d'essartage.

Mobilier archéologique : céramique, faune, métal.
Matériel anthropologique : ossements brûlés.
Prélevements : sédiment, charbons.
Datation : archéologique. Bronze final; HaDI; Moyen-Âge. C14. ETH-49702 : 8914+41 BP; ETH-49703 : 9946+40 BP. - dell dendochronologique. Réf. LRD13/R6813R. Archeodunum SA, Gollion, D. Maroelli.