CN 1204, 560 200/171 700. Altitude 770 m.
Date des fouilles: 29.1.-9.2.2007.
Références bibliographiques: N. Schätti/J. Bujard, Histoire de la construction de 1240 à 1400, et M. Grandjean, Reconstructions à la fin de l'époque gothique. In: I. Andrey, La collégiale de Romont. Patrimoine fribourgeois 6, 7-20.21-38. Fribourg 1996; S. Gasser, Die Kathedralen von Lausanne und Genf und ihre Nach folge. Früh- und hochgotische Architektur in der Westschweiz (1170-1350). Scrinium friburgense 17, 203-207. Berlin 2004.
Analyse d'élévations programmée (travaux de restauration).
Surface env. 150 m².
Église.

Entamée en 2006, la restauration de la façade sud du vaisseau central de la Collégiale de Romont s'est achevée en 2007. Le SAEF a pu compléter les relevés et les analyses des maçonneries et aussi faire dater les cales de bois prélevées sur les trois travées occidentales de la nef.
Six phases de construction ont été mises en évidence, mais les cales de bois provenant des encadrements de deux fenêtres et des cinq assises supérieures des trois travées occidentales ne datent que la dernière de ces étapes de construction en 1478/1479. Ces résultats confirment également sa réalisation par François Moschoz de Romont, ainsi que l'identification de sa marque: un «M » dont le jambage droit se prolonge en un trait oblique (fig. 45). On relève également sur ces trois travées occidentales des marques de hauteur d'assise en chiffres romains, ainsi qu'une étoile à six branches sommée d'une croix à l'extrémité occidentale de la nef centrale. L'église est donc entièrement couverte lors de cette étape, et les voûtes de la nef centrale pourront être construites durant les années suivantes, entre 1480 et 1487, toujours par François Moschoz.
Les deux travées orientales de la nef, construites en deux étapes successives, se distinguent par leurs remplages identiques, où l'on ne retrouve pas les mouchettes qui caractérisent ceux de François Moschoz. Ils se différencient également des remplages du chœur réalisés entre 1443 et 1451, mais plus probablement entre 1447 et 1451, par les maçons d'origine francomtoise Hugonin Gaborey et Jean de Lilaz. Les deux travées orientales de la nef ont donc été construites entre 1452 et 1477. Les travaux de reconstruction de la nef centrale ont-ils repris dès 1452, ou seulement après 1471, date de la reprise des dons à la fabrique après dix ans d'interruption? Aucun indice ne permet de le préciser, pas même les traces de l'incendie qui ravagea la ville en 1476 et dont on ignore s'il a touché l'église.
Le massif de maçonneries pris entre les deux travées du chœur, à la hauteur du chevet du bas-côté sud qui a été érigé entre 1343-1344 et 1348, n'a pas pu être rattaché à l'une des campagnes de travaux du 15ᵉ s. Il est antérieur à la reconstruction du chœur et ne peut être mis en relation avec celle du bas-côté nord entre 1425 et le 25 avril 1434, date de l'incendie général de la ville. Il pourrait s'agir aussi de l'amorce du mur pignon oriental du bas-côté sud, peut-être érigé lors de la construction de l'avant-nef entre 1318 et 1330; cette étape est liée à la construction d'un nouveau pignon à l'ouest qui atteste clairement le projet de rebâtir la nef en élargissant ses bas-côtés et en surélevant l'ensemble de manière très sensible. La reconstruction du bas-côté sud marque très nettement un changement de parti, avec une diminution de la hauteur prévue.
La restauration des façades du bas-côté sud qui devrait suivre permettra certainement de préciser ce point, tout comme la question restée ouverte de la datation des chapiteaux de la nef centrale.
Notons encore que la restauration a permis de rétablir la hauteur et la couverture de tuiles initiale des contreforts.

Prélèvements: 15 planchettes d'épicéa pour les datations dendrochronologiques.
Datation: archéologique; historique; dendrochronologique (Réf. LRD07/R5887).
S A E F, G. Bourgarel.