CN 1145, 568 650/206 670. Altitude 430.50 m.
Dates des fouilles: mai 1996; 18.9.-20.11.1996; 3.2.-16.4.1997.
Site nouveau. Fouille de sauvetage après sondages préliminaires (terrain destiné à un dépôt de graviers).
Zone sondée 20000 m², surface fouillée env. 2500 m².
Installations artisanales: moulin hydraulique, pêcherie.
Après une campagne de sondages, qui mit au jour deux concentrations de pieux situées à 80 m l'une de l'autre, deux dates C14 ont été réalisées à partir d'échantillons de bois prélevés dans chacun des deux sondages positifs. Elles donnèrent des résultats relativement proches l'un de l'autre, l'un entre le 8° et le 10° s. l'autre entre le 10° et le 12° s. Les deux campagnes de fouille ont été effectuées à partir du sondage daté de cette seconde période. Une première série de 700 pieux ont été dégagés, couvrant une surface de NANA environ. Ils étaient implantés dans une couche de tourbe qui succédait à des niveaux crayeux et limoneux d'origine lacustre. Cette grande surface tourbeuse était coupée au nord par un chenal d'érosion postérieur à l'occupation médiévale, qui détruisit donc le site, et à l'est par un lit de rivière contemporain à l'installation des pieux, comblé par des graviers et des limons qui recouvraient aussi le site. Une couche de galets bien calibrés, pris dans une matrice sableuse, recouvrait toute la surface. En bordure du lit de rivière, les pierres devenaient morphologiquement moins homogènes et de dimensions nettement plus importantes. Cet empierrement a probablement été déposé afin de freiner la forte érosion de la tourbe, que l'on a pu constater autour des pieux, et pour renforcer la berge. Sur cette même surface, 350 trous de pieux ont été fouillés, attestant donc plusieurs phases de constructions. Il est intéressant de noter que les pieux ont tendance à diminuer vers le nord, alors que le nombre de trous de pieux augmente. Mais il faudra attendre l'analyse dendrochronologique pour pouvoir étudier le plan de l'installation. Le mobilier révèle néanmoins clairement une des fonctions de cet établissement, puisqu'ont été découverts, dans cette première zone, deux meules entières en grès coquiller et plus de 70 morceaux de meules, ainsi qu'une trentaine de marmelles en bois (dents de l'engrenage de la roue d'un moulin). De nombreux autres bois travaillés ont été recueillis, ainsi que des liens en branches torsadées et tressées, plusieurs objets en fer, une épingle et une boucle d'oreille en bronze, ainsi que deux monnaies en argent datées du 10° s. Une seconde série de 150 pieux, formant deux alignements de 30 et 65 m, partant des deux berges et disposés en forme de V, ont été dégagés dans l'ancien lit de rivière. Cette structure, conservée dans sa totalité, a rapidement pu être interprétée comme étant une pêcherie fixe. Les pieux, tous en sapin blanc et distants entre eux de 1.5 m environ, étaient en effet reliés par un clayonnage de 3.5 m de hauteur constitué de branches de noisetier entrelacées autour de montants verticaux de même essence. La pêcherie se terminait, dans sa partie étroite, par deux poutres de quatre mètres de longueur. Celles-ci étaient percées de trous sur leurs faces supérieure et latérale intérieure, où étaient fichés les montants d'un clayonnage horizontal reliant les deux poutres et d'un autre, vertical. Peu de matériel a été découvert dans cette zone qui a été continuellement lessivée. De nombreux flotteurs de filets et deux fragments de bol en bois ont néanmoins été prélevés, ainsi qu'une dizaine de morceaux de cuir et une chaussure en bon état de conservation. Les mesures dendrochronologiques effectuées sur les pieux de cette installation indiquent que ceux-ci se situent dans une fourchette de deux ou trois ans seulement. La datation absolue n'a, par contre, pas encore été déterminée, car il existe peu de courbes de référence régionales pour le début du Moyen Âge. Deux datations C14, réalisées sur ces bois, ont permis néanmoins de confirmer une relative contemporanéité de la pêcherie avec le reste du site, puisqu'elles sont comprises entre le 10° et le 12° s.
Prélèvements: sédiments, macrorestes, bois.
Datation: C14, archéologique (monnaies). Moyen Âge.
Marin NE, Pré de la Mottaz
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Détail de la chronique
Commune
La Tène (Ancienne commune: Marin)
Canton
NE
Lieu-dit
Pré de la Mottaz
Coordonnées
E 2568650, N 1206670
Altitude
430 m
Numéro de site cantonal
--
Numéro d'intervention cantonal
--
Nouveau site
--
Prélèvements
bois/charbon de bois, restes botaniques, échantillons de sédiments géoarchéologiques
Analyses
14C
Institution
--
Date de la découverte
--
Surface (m2)
20000 m2
Date de début
01 mai 1996
Date de fin
16 avril 1997
Méthode de datation
14C, archéologique
Auteur.e
--
Année de publication
1998
Époques
Moyen Âge
Type de site
habitat (établissement isolé), infrastructure (hydraulique), artisanal/industriel
Type d'intervention
fouille (fouille de sauvetage/préventive)
Mobilier archéologique
--
Os
--
Matériel botanique
bois/charbon de bois
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