CN 1185, 539 140/180 860. Altitude env. 434 m
Date de l'intervention: 25.5.-10.7.2009.
Références bibliographiques: AAS 90, 2007, 180-182; 91, 2008, 214; 92, 2009, 288; C. Brunetti/Ph. Curdy, Yverdon-les-Bains et Sermuz à la fin de l'âge du Fer. CAR 107. Lausanne 2007; C. Brunetti/D. Weidmann, Eburodunum, entre deux eaux. as. 31, 2008, 4,22-29.
Fouille programmée (projet de construction d'un immeuble). Surface env. 700 m².
Habitat. Voie?

Pour la quatrième année consécutive, l'Archéologie cantonale vaudoise a mandaté l'IASA de l'Université de Lausanne (T. Luginbühl) pour effectuer une campagne de fouille dans la partie occidentale du Parc Piguet. Des vestiges antérieurs au Haut-Empire ont été découverts sous une importante couche sableuse d'inondation lacustre. Un aménagement rectiligne (min. 3 m sur 17 m) composé de dalles calcaires récupérées sur le rempart voisin a été mis au jour et daté de la fin du 1er s. av. J.-C. (fig. 35,A). Il pourrait s'agir d'un assainissement de la zone à des fins viaires, mais l'interruption méridionale de la structure ne permet pas de l'affirmer avec certitude. Durant le Haut-Empire, quatre bâtiments différents ont été édifiés sur cette surface (fig. 35, B1. B5-B7). Dès le premier tiers du 1er s. apr. J.C., un édifice en forme de L au plan incomplet est aménagé (B5); ses parois étaient montées sur des sablières basses et des solins, alors que les sols présentent une grande diversité: terre battue, sable et plancher. La durée de vie de cet ensemble est difficile à établir, mais on peut penser qu'il a été occupé jusqu'à la fin du 2e s. apr. J.-C. Le second bâtiment (B6) est également incomplet, mais présente apparemment un plan rectangulaire. Ses parois étaient construites sur des solins en pierres sèches ainsi que des sablières basses en sapin blanc, et ses sols sont pour la plupart en terrazzo. L'utilisation de cet édifice semble également se poursuivre jusqu'à la fin du 2e s. apr. J.-C. Une occupation très dense durant le 1er s. apr. J.-C. a également été mise au jour au sud de la zone fouillée, sous B1. Le piètre état de conservation des vestiges ne permet pas de dessiner un plan précis. Tout au plus pouvons-nous affirmer l'existence de plusieurs bâtiments successifs dans cette zone. A la fin du 1er s. apr. J.-C. est édifié le premier ensemble maçonné de la zone (B1). Ce bâtiment à plan basilical, déjà fouillé les années précédentes (2007/08), a une durée de vie assurée jusqu'au début du 3e s. apr. J.-C., date aux environs de laquelle a été construit un contrefort d'angle. A cette même période, B5 est abandonné et laisse la place à un bâtiment maçonné (B7) largement en dehors de l'emprise de la fouille, dont sont seulement conservés un mur et un sol en terrazzo. Ce cas de figure se répète pour le bâtiment B6 qui se fait remblayer au début du 3e s. apr. J.-C. pour la construction d'un nouvel édifice au plan similaire et étendu, dont il ne subsiste qu'un lambeau de terrazzo et certaines tranchées de récupération des murs. Il n'est pas possible de proposer une date pour la dernière occupation de B1, B6 et B7, car leurs couches d'occupation et de démolition ont été totalement arasées par les travaux de remblaiement du 19e s. La fonction de ces bâtiments reste encore hypothétique, en l'absence des résultats de l'analyse du mobilier; toutefois, leur orientation parallèle à la Thièle et aux structures s'y rattachant permet d'envisager une relation avec le commerce fluvial. Le bâtiment B6, dont l'emprise totale est inconnue, est également remarquable par la qualité de ses vestiges et de ses peintures murales dès les premières occupations du Haut-Empire.

Mobilier: céramique, verre, métal, os, terre cuite (nombreux pesons), pierre (meules, éléments architecturaux), monnaies, enduits peints.
Datation: archéologique. De la période augustéenne au début du 3e s. apr. J.-C.
IASA, Université de Lausanne, F. Lanthemann.