CN 1185, 539 140/180 820. Altitude 434 m.
Date des fouilles: 11.7-3.8.2007.
Références bibliographiques: AAS 90, 2007, 180-182.
Fouille de sauvetage programmée (projet de construction d'un immeuble).

Surface env. 1500 m². Habitat. Oppidum. Vicus. Castrum.
Suite au projet de construction d'un lotissement, la section de l'Archéologie cantonale vaudoise a mandaté l'IASA de l'Université de Lausanne pour effectuer une seconde campagne dans la partie occidentale du Parc Piguet. Deux larges zones ont été ouvertes au nord et au sud de la fouille de 2006, permettant ainsi de mieux cerner les différentes phases d'occupation qui s'échelonnent entre La Tène finale et l'Antiquité tardive.
La structure la plus ancienne est un mur de berge effondré, situé dans la partie nord du chantier. Formé de dallettes calcaires, cet aménagement peut être daté de la fin de l'âge du Fer. De cette période, il ne subsiste presque rien en raison des nombreuses variations du rivage du lac et du cours voisin de la Thièle. Certaines couches riches en matériel ont toutefois été préservées dans la partie sud-est de la parcelle.
Durant le Haut Empire, le secteur est densément occupé. Au centre de la fouille, le bâtiment 3 a connu un grand nombre de réaménagements et de reconstructions. Les observations de cette année ont permis de mieux comprendre l'évolution progressive de cet édifice construit en matériaux périssables dès l'époque claudionéronienne. Grâce aux datations dendrochronologiques, nous savons que cette construction a été élevée en maçonnerie sous le règne de Domitien. Son angle nord-ouest est alors occupé par le bassin de décantation d'une latrine, ce qui laissait présager, à défaut de canal d'évacuation, qu'il se trouvait alors aux abords immédiats du cours de la Thièle. Si certains limons fins, caractéristiques d'une zone humide, ont permis de confirmer cette hypothèse, il n'en demeure pas moins que dans le courant du 2e s. apr. J.C., une nouvelle construction vient s'appuyer sur la façade occidentale de cet édifice. Son aménagement a nécessité un assainissement important de la zone qui a ainsi permis de gagner du terrain sur les berges de la Thièle. Au sud du bâtiment 3 se développe encore tout un réseau de maçonneries dont la compréhension des différents états de construction est rendue difficile par leur mauvais état de conservation imputable aux récupérations du Bas-Empire et aux importants terrassements du 19e s. À l'extrémité septentrionale de la fouille se développe un autre édifice de plan basilical. Le corps principal d'une largeur d'au moins 20 m devait être organisé en trois nefs. L'emprise des investigations n'a malheureusement permis de mettre en évidence qu'une seule rangée de bases de piliers maçonnés. Vraisemblablement aménagé sous les Flaviens, il recouvrait une construction antérieure équipée d'une cheminée et aménagée sur de petits solins en pierres sèches. Le plan de la construction de même que sa situation aux abords du rivage antique du lac de Neuchâtel et des berges de la Thièle, tendent à l'interpréter comme un entrepôt lié à des activités portuaires. Une tranchée diagnostique d'une longueur de 36 m, opérée au nord de la fouille, a également révélé des couches et des structures d'époque gallo-romaine sur l'ensemble de son tracé.
Le Bas-Empire est essentiellement représenté par la route d'axe nord-est/sud-est et par l'important système défensif qui se développe au nord du castrum. Ce dispositif, déjà mis en évidence en 2006, oblitère considérablement les constructions qui se développent au sud du bâtiment 3. Certains niveaux de circulation ainsi qu'un foyer attribuables au 4e s. apr. J.-C. attestent d'une occupation au nord du système de défense du castrum.

Matériel anthropologique: squelette de nourrisson.
Faune: très abondante, pas étudiée.
Matériel archéologique: objets en fer (outils, quincaillerie), en bronze (fibules, objets de toilette, scalpel), en verre, en os (charnière, pion) et en terre cuite (pesons, opaion), en pierre (bras de statuette; meules); céramiques; monnaies; enduits peints.
Datation: dendrochronologique. dès 80 apr. J.-C.; dès 90 apr. J.-C.; 98 apr. J.-C. - archéologique. du milieu du 2e s. av. J.-C. au 4e s. apr. J.-C.
IASA Lausanne, C. Cramatte.