CN 1205, 2570 055/1 175 250. Altitude 678 m.
Date des fouilles: 22.-23.9.2021.
Fouille programmée.
Surface de la fouille env. 1000 m².
Habitat.

En septembre 2021, une campagne de sondages menée à Grenilles a révélé la présence de plusieurs tronçons de murs maçonnés appartenant à un grand bâtiment implanté dans toute la surface explorée. Les nombreux objets liés aux vestiges, ainsi que l'architecture caractéristique des maçonneries, ont permis de reconnaître un édifice majeur de l'époque romaine. La richesse de ces découvertes a nécessité d'entreprendre une fouille extensive à la suite des sondages. L'établissement, couvrant une surface en pente douce de plus de 1000 m², semble particulièrement bien conservé et certains murs sont encore pourvus de plusieurs assises d'élévation, surmontant d'importantes fondations en galets. Au moins une dizaine de maçonneries ont été documentées, dont la plupart ont été dégagées uniquement au niveau de l'arase. En amont de la parcelle, une démolition d'une épaisseur considérable a été observée, révélant une destruction in situ du bâtiment. Ce dernier a visiblement été en grande partie préservé des récupérations et des remaniements postérieurs. De nombreux éléments architecturaux ont été mis au jour dans les niveaux de démolition, parmi lesquels on compte de nombreuses tuiles et fragments de tuf, des nodules de mortier de tuileau, ainsi que des enduits muraux peints. Le mobilier comprend notamment plusieurs monnaies romaines, de très nombreux clous en fer et quelques tessons de céramique. La plupart des maçonneries sont formées de deux parements soigneusement édifiés, constitués de galets et de pierres grossièrement équarries. Un mortier de chaux de bonne qualité est utilisé pour lier le tout, tandis que le blocage est composé de petits galets et d'éclats de pierre maintenus dans un mortier abondant. Si les sols des espaces circonscrits par ces parois n'ont pas été atteints lors de la compagne de sondages, la partie inférieure de la démolition montre des traces d'un incendie violent ayant probablement causé la destruction de l'édifice. Ce grand bâtiment est pourvu d'au moins dix locaux distincts, dont la configuration précise sera révélée lors de la fouille de l'ensemble de la surface. Il s'agit sans doute de la pars urbana d'une villa inconnue jusqu'ici, bien que le toponyme « Les Masérales » présuppose la présence de murs anciens dans la région. L'abondance des matériaux mis au jour et la conservation exceptionnelle de ces vestiges témoignent d'ores et déjà de l'importance de ce site pour le canton de Fribourg.

Mobilier archéologique: tuiles romaines, céramique, monnaies, objets en métal et en verre.
Faune: ossements.
Datation: archéologique. Époque romaine.
SAEF, L. Rubeli.